Commentaire N° 95 Automne 2001

A quoi pensez-vous que je sois redevable de la position honorable et élevée que ce pays m'a faite ? Je ne la dois pas à ma fortune, elle est médiocre. Je ne la dois pas non plus à mes privilèges de naissance. Il y a longtemps que tous les privilèges de naissance sont pour jamais détruits. A quoi la dois-je donc ? A l'étude. A la recherche sincère de la vérité et au courage de la dire. Et ne croyez pas que je veuille ici laisser entendre que la Providence m'avait accordé des dons particuliers de l'intelligence. Non, telle n'est pas ma pensée. Ce qui m'a fait parvenir où je suis, c'est l'effort continu de la volonté dirigée vers l'acquisition des connaissances humaines. Ce moyen-là est à votre disposition, jeunes gens, comme il était à la mienne. Chacun de vous peut en user. Qu'il en use donc et, comme moi, il obtiendra sans doute le premier de tous les biens de ce monde, ce bien sans lequel tous les autres ne sont rien, et qui seul peut tenir lieu de tous les autres, l'estime et l'affection de ses concitoyens.