Comment trouver l'amour à cinquante ans quand on est parisienne (et autres questions capitales)

« Joli titre » m’a dit la bibliothécaire quand j’ai emprunté le livre. Oui, j’espère que le texte sera à la hauteur m’entendis-je lui répondre. L’histoire en elle-même m’a paru conte de fée et donc invraisemblable ... Mais en regardant de plus près la première page de couverture, le titre en gros caractères et puis quelques mots que l’on remarque à peine puisqu’ils sont écrits en plus petits caractères et entre parenthèse : et autres questions capitales. Et voilà la clé de cette histoire : ces autres questions qui traversent les personnages à des moments de leur vie. Ces questions qui en disent gros sur nos préjugés, nos peurs, nos carapaces. Nous, les petites gens qui vivons dans cette immensité en solo parmi les Autres. « Elle [Catherine Tournant, 50 ans] écrivit : « On est en 2012, et je découvre la réalité des problématiques raciales. Dans quel monde ai-je vécu jusqu’à ce jour ? » »

Chaque personnage de cette histoire est à un tournant de sa vie, le moment où il faut faire des choix, se remettre en question et peut-être commencer quelque chose de neuf, de différent. Par le jeu de l'amour et du hasard, ils vont tous se rencontrer, se parler, s'aider, s'aimer. Confrontés à leurs préjugés ou à leurs origines, différents par leurs religions, leurs couleurs, leurs ethnies, leurs classes sociales, leurs préférences sexuelles, leurs niveaux d'étude, ils vont pourtant interagir les uns avec les autres et trouver des réponses à leurs questions existentielles. Amours, amitiés, liens familiaux vont les réunir pour les porter vers l'épanouissement et peut-être même le bonheur. Avec son titre qui fleure la chick-litt, ce livre pourrait faire fuir le lecteur exigeant et ce serait une grossière erreur tant il est riche, optimiste et tant il fait du bien. Dans un Paris auréolé de ses richesses architecturales et culturelles, les personnages de Pascal MORIN se croisent comme dans un film choral, de ceux qu'on a plaisir à regarder pour suivre les destins de personnes qu'on accompagne à un moment charnière de leur vie. On pense à Claude Lelouch ou pourquoi pas Woody Allen, on imagine le casting, on prend du plaisir. Un livre drôle et tendre, coup de coeur inattendu.

Je n'ai qu'un mot pour décrire ce livre : hilarant. Je ne l'ai pas lâché avant de l'avoir terminé et j'ai vraiment passé un très bon moment. En lisant la 4ème de couverture, je m'attendais à tout autre chose et je dois dire que je n'ai pas été déçue au final. Catherine Tournant est prof de Lettres dans un lycée de banlieue. Chaque matin, elle quitte Paris monte dans le RER direction Aulnay-sous-bois. Il serait impensable pour elle de vivre en dehors de Paris. Elle qui a quitté son Yonne natale pour la capitale. Catherine Tournant est le genre de femme à avoir une très haute estime d'elle-même et du bien qu'elle apport à ces jeunes défavorisés. Mais un jour, elle doit faire face au décès de la mère d'une de ses élèves et au refus de l'ados de se faire aider. Tout est alors remit en question pour elle et sa rencontre avec Dimitri, jeune plombier black ne va pas arranger les choses. Surtout que Dimitri à un père prof également qui ne laisse pas notre Catherine Tournant indifférente. Mais Robert est noir, comment alors assumer cette relation. Des interrogations que l'on retrouve dans tout le roman et partager par de nombreux personnages à commencer par Dimitri, qui a du mal à assumer sa couleur ou encore sa psy Eve-Marie dont la mère et catholique et le père juif. Peu à peu, on réalise que tout les personnages sont liés et que les interrogations des uns répondent à celles des autres. Merci à Babelio et aux Editions du Rouergue pour cette belle découverte.