Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
De Colette et de son œuvre, la critique a essentiellement retenu la tonalité optimiste, la vitalité débordante. Cette lecture est fondée, et grande...
Lire la suite
Livré chez vous entre le 27 septembre et le 1 octobre
En librairie
Résumé
De Colette et de son œuvre, la critique a essentiellement retenu la tonalité optimiste, la vitalité débordante. Cette lecture est fondée, et grande est l'ombre de Sido qui aurait insufflé, par sa propre énergie exemplaire, cette tonalité. Cependant, une autre lecture semble possible, qui dénuderait les soubassements inconscients d'une œuvre et d'une vie. Car ce qui apparaît aussi, dans le texte mais aussi dans le parcours littéraire et privé de Colette, ce sont des lignes de fracture, des impasses et des impossibles. S'appuyant sur l'importance de la fonction paternelle telle que la souligne la psychanalyse à travers la théorie freudienne et la pratique clinique, cet essai tente de vérifier l'hypothèse suivante : c'est par identification à la figure paternelle castrée que Colette tente imaginairement de soutenir, qu'elle construit son parcours de femme-écrivain. Cette posture n'est pas sans retombées. En dépit d'une belle productivité littéraire, l'écriture sera longtemps vécue par Colette sur le mode de la jouissance, soit ce qui s'impose à elle, sans connaissance de cause, tout en lui procurant une souffrance dont elle ne peut se passer. Sur le plan imaginaire, l'identification virile produit des scénarios où se lit la difficulté à être femme et à composer avec le partenaire amoureux. Mais le bilan de cette trajectoire dense et problématique, c'est la formidable conquête d'une identité reconnue de femme-écrivain, réussite accomplie à travers le patronyme ambigu.
Professeur agrégé de Littérature et Docteur ès-Lettres. Enseigne à l'Université Montesquieu-Bordeaux-4. Participe depuis plusieurs années aux travaux de la Section Clinique de Bordeaux (Institut du Champ Freudien).