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Est-il vrai, comme l'a chanté Léo Ferré, qu'"avec le Temps, va, tout s'en va" ? Que reste-t-il après son passage ? Certes la vie est fragile, constamment menacée d'anéantissement : et à travers la poésie des ruines, c'est déjà un spectacle fascinant. Mais l'histoire comme l'art témoignent d'une possible survie. Ce livre montre comment quelques artistes ont voulu traverser le temps, et retrouver dans la poussière des siècles les traces de battements de coeurs à jamais éteints.
C'est ce que cherchait Federico Fellini dans son Satyricon : "des fragments épars, des lambeaux resurgissaient de ce qui pouvait bien être tenu aussi pour un songe, en grande partie remué et oublié... Je crois que j'ai été séduit parla possibilité de reconstruire ce rêve." A travers l'étude de quelques oeuvres cinématographiques, l'ouvrage aborde la perception variable du temps chez de grands créateurs : Fellini donc, mais aussi Mankiewicz (L'Aventure de moderne Muir, Cléopâtre), Rossellini (Paisà), Hitchcock (Vertigo/ Sueurs froides), Bergman (Les Fraises sauvages), Kubrick (2001, l'Odyssée de l'espace), Alain Carneau (Tous les matins du monde), Polanski (Le pianiste).
En conclusion, le livre évoque la figure de Virginia Woolf, à travers son roman Vers le phare, profonde et sensible méditation sur la beauté et la fragilité de la vie humaine, en même temps que sur la capacité éventuelle de l'art (ici romanesque et pictural) à en soustraire quelque part à la mort.