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Cicéron a inventé le métier d'avocat : praticien en même temps que théoricien du droit, il n'a cessé, tout au long de sa carrière de s'interroger sur la pratique : qu'est-ce que convaincre ? Tous les moyens sont-ils bons à cette fin ? Quels sont les pouvoirs occultes du discours politique ? Qu'est-ce que juger ? Dans son inlassable exploration du droit, par conviction philosophique comme par obligation pratique, Cicéron a été amené dès l'orée de sa carrière à entrer dans le champ de l'action civique.
Sans doute n'est-il pas exagéré de dite qu'il fut l'un de ceux qui, patiemment, à l'aube de notre ère, ont contribué à la mise en place de nouveaux rapports humains pacifiés. Acteur de la fin troublée de la République romaine, s'engageant sans ambiguïtés dans les combats contre l'instauration d'un pouvoir personnel, Cicéron verra sa lutte politique échouer avec le triomphe d'Antoine. Mais l'Histoire lui donnera raison.
Ses harangues et ses plaidoiries sont des modèles et servent, aujourd'hui encore, d'exemples. Ses choix civiques pour un état démocratique fondé sur l'égalité des droits sont toujours d'actualité. Quant à sa morale, elle aborde fraternellement les rives de l'an 2000 car elle n'est ni recherche cynique de l'utilité immédiate, ni désir mortel de faire le bonheur des gens contre leur gré mais vise, comme ultime horizon, le bien commun.
