" Cette espèce de pétillement très faible... c'est la bataille acharnée vers laquelle ils marchent, et qui halète là, de l'autre côté de cette crête qu'ils vont franchir... Ils marchent ; chaque pas qu'ils font les rapproche de ce coin de terre où l'on meurt aujourd'hui, et ils marchent. Ils vont entrer là-dedans, chacun avec son corps vivant ; et ce corps soulevé de terreur agira, fera les gestes de la bataille ; les yeux viseront, le doigt appuiera sur la détente du lebel ; et cela durera, aussi longtemps qu'il sera nécessaire, malgré les balles obstinées, qui sifflent et chantent sans arrêt, et souvent frappent et s'enfoncent avec un horrible petit bruit mat qui fait tourner la tête, de force, et qui semble dire :
" Tiens, regarde ! " Et ils regarderont... Et ils auront peur dans toute leur chair. Ils auront peur, c'est certain, c'est fatal ; mais ayant peur, ils resteront... " (Sous Verdun.)
" Cette espèce de pétillement très faible... c'est la bataille acharnée vers laquelle ils marchent, et qui halète là, de l'autre côté de cette crête qu'ils vont franchir... Ils marchent ; chaque pas qu'ils font les rapproche de ce coin de terre où l'on meurt aujourd'hui, et ils marchent. Ils vont entrer là-dedans, chacun avec son corps vivant ; et ce corps soulevé de terreur agira, fera les gestes de la bataille ; les yeux viseront, le doigt appuiera sur la détente du lebel ; et cela durera, aussi longtemps qu'il sera nécessaire, malgré les balles obstinées, qui sifflent et chantent sans arrêt, et souvent frappent et s'enfoncent avec un horrible petit bruit mat qui fait tourner la tête, de force, et qui semble dire :
" Tiens, regarde ! " Et ils regarderont... Et ils auront peur dans toute leur chair. Ils auront peur, c'est certain, c'est fatal ; mais ayant peur, ils resteront... " (Sous Verdun.)