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L'auteur de ce recueil ne se prétend pas " journaliste " ni " critique littéraire ", mais plus modestement chroniqueur. Et si ses textes avaient un " manifeste ", ce pourrait être ce que Gilles Heuré dit de Léon Werth, dans l'essai biographique qu'il lui a consacré: qu'il ne faut pas "se contenter de parler des livres à la mode ni des auteurs connus dont on devine qu'ils seront lus par les critiques contemporains, les augustes plumes de la grand presse qui les évoqueront à l'envi, ceux qui, comme disait Jaurès, se contentent de promener " leur âme au milieu des chefs-d'oeuvre ".
La première règle d'un bon journaliste [...] est de ne jamais parier sur l'inculture de ses lecteurs et de ne jamais miser sur leur indifférence à l'égard de ce qu'ils ne connaissent pas, mais dont rien n'autorise à penser qu'ils ne voudraient pas le connaître. Cannibale lecteur applique ce principe en misant sur la curiosité et l'appétit de culture de chacun. Un privilège dont l'on profite à toute page, avec le sentiment d'acquérir une pièce supplémentaire du punie qui permet une meilleure compréhension de la vie des hommes, de leur histoire et de leurs références.