En cours de chargement...
Sept mois avant sa mort, Apollinaire publie des poèmes "de la paix et de la guerre", écrits de 1913 à 1916, sous le titre Calligrammes. Ce néologisme, qu'il forge à partir des mots "calligraphie" et "idéogramme", annonce un mode d'expression original : le poème-dessin, qui allie jeu du langage et jeu des formes. Les mots dessinent ici un cigare, là une montre ou une colombe, et traversent la page sous forme de gouttes de pluie ou de trains partant pour les champs de bataille de la Première Guerre mondiale...
Car Apollinaire a en partie composé ses Calligrammes au front, pour ses correspondantes aimées, Lou et Madeleine. S'il a pu se nourrir du spectacle de la guerre, c'était pour mieux la transfigurer. Et c'est aussi pour continuer de croire en l'avenir qu'il a osé, sous le fracas des bombes, cette étonnante synthèse de plusieurs arts.
Il pleut
Pour écrire ses calligrammes le poète utilise les lettres, les mots, les phrases pour en faire un dessin. La dispositon de l'écriture donne le thème. Cette approche graphique est parfaite pour faire découvrir la poésie aux enfants. Je me souviens de ma fascination pour un poème en particulier : "Il pleut". C'est comme regarder un tableau, cela provoque en vous une émotion particulière - ou non -, et touche quelque chose d'intime en chacun de nous. Le recueil est "hanté" par la guerre, ce n'est pas celui que je préfères, je ne peux cependant pas m'empêcher d'avoir un pincement mélancolique à chaque fois que je relis ce texte en particulier, et me prête à rêver qu'à chaque fois cette réminiscence pourrait ralentir le court du temps, me permettant ainsi dans ressortir "fortifié pour la vie".