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Simon Liberati
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Charles Manson
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1969
De toute évidence, Simon Liberati n'a pas choisi un sujet facile. On comprend bien qu'il a le besoin de s'exprimer et d'exorciser des peurs enfantines qui ont, semble-t-il, continuées à le hanter jusqu'à l'âge adulte. Mais il y a aussi un désir de partager cette troublante histoire avec les lecteurs aguerris qui sont prêts à s'embarquer dans cette aventure morbide.
Ce roman est donc avant tout un livre déchirant et difficile. Il faut aimer les détails sordides, le sang, la violence, la description minutieuse de la chair, de la souffrance, de la mort qui envahit tout. Mais aussi l'absence
de tabous, avec la drogue qui s'expose - presque comme quelque chose de bien et de normal - , l'alcool qui coule à flots et les orgies. Nous sommes en 1969 dans un Ranch hippie, sous l'emprise d'un monstre, Charles Manson, un gourou qui se prend pour Jésus-Christ et commandite des assassinats injustes, arbitraires et monstrueux. Les lecteurs sensibles, qui n'aiment pas les choses crues, violentes, exposées, et encore moins les romans tirés d'histoires vraies, doivent donc passer leur chemin s'ils ne veulent pas se sentir vraiment mal à l'aise...
Malgré l'envie d'expliquer les choses au lecteur, il est difficile de concevoir de telles horreurs. Leur mode de vie hippie, en respect total de la nature et des animaux, végétariens et sans consommer d'alcool, peut apparaître comme des valeurs idéales, respectables. Si l'on écarte le fait qu'ils passent leur temps à forniquer, à se transmettre des maladies et à consommer des drogues dures à outrance... Les policiers et les journalistes de l'époque ont d'ailleurs mis en avant le fait que les criminelles étaient droguées, comme si c'était une excuse, ce qui n'est absolument pas le cas.
Au final, le lecteur est confronté à un paradoxe. Tantôt, il envierait presque ce mode de vie libre, sans entraves, où seuls les plaisirs primaires comptent, dans ce Ranch au milieu de décors de western visités par les touristes. Le partage entre les membres de la communauté, l'affranchissement des lois et l'oisiveté sculpte une sorte de nouvel Eden où tout le monde est sur un pied d'égalité, entre les hommes, les femmes et les enfants issus de ces relations. Mais en face, il y a cette soif de sang que l'on n'arrive pas à s'expliquer, motivée par une haine raciste qui n'est pas sans rappeler Hitler, que Manson vénèrait... On oscille donc sans cesse entre l'admiration et le dégoût.
Enfin, malgré la justesse de ce roman réaliste, il nous manque le procès qui met sur le devant de la scène les criminelles. Le lecteur sait qu'elles ont été arrêtées et reconnues coupables, rendues célèbres par leur sang-froid lord du procès et que leurs témoignages glaçants n'a laissé entrevoir aucun remord. Or, ce procès est totalement absent du roman, en dehors de quelques allusions qui nous permettent de comprendre que les coupables ont bien été punis - Charles Manson est toujours vivant et en prison, alors qu'il a été condamné à la peine de mort. À l'instar du roman lui aussi tiré d'une histoire vraie, "L'audience" d'Oriane Jeancourt Galignani, qui alterne à la perfection le procès, le témoignage des victimes et les flash-backs torrides, le lecteur aurait aimé avoir accès à l'après dans "California Girls".
Malheureusement, ce n'est pas le cas, ce qui donne l'impression d'une boucle qui n'est pas bouclée. Le lecteur aurait aimé que l'auteur pousse ses investigations jusqu'au bout, - Simon Liberati possédait déjà beaucoup d'informations justes - afin de rendre totalement justice à Sharon Tate. Cette impression que les choses s'arrêtent là et que la famille des victimes doit vivre encore aujourd'hui avec cette douleur, est désagréable. Rien qu'un épilogue plus explicatif que romancé, qui met en lumière ce que sont devenus les coupables, aurait été une forme convenable de soulagement...
Un truc de fou !!!!!!
Simon Liberati nous livre sans détours, l'état d'esprit des adeptes de la secte de Charles Manson lors du massacre de Sharon Tate. On se retrouve dans la tête et le quotidien des filles la veille et le lendemain de cette tuerie.
Mais comment peut-on être sous l'emprise d'une personne a ce point ?