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Qui se soucie encore aujourd'hui des affres de la bureaucratie ? Ce mot, qui évoque Kafka et Le Château, semble quasiment tombé en désuétude, comme relégué à l'époque lointaine du socialisme soviétique. Et pourtant, ne passons-nous pas une part de plus en plus grande de notre temps à remplir des formulaires absurdes et à effectuer toujours plus de démarches administratives qui nous gâchent la vie ? La bureaucratie ne serait-elle pas en réalité devenue omniprésente, au point que nous n'en avons même plus conscience ? A contrepied des idées reçues, l'anthropologue David Graeber s'appuie sur des anecdotes personnelles et des exemples concrets pour interroger notre rapport à cette "zone blanche de l'imagination" et développer une thèse inédite : et si, sous couvert de libre-échange et d'assouplissement des règles, le néolibéralisme entretenait en fait son pouvoir à travers la violence structurelle d'une "bureaucratisation totale" ? Une réflexion passionnante qui permet enfin de penser cet impensé qui façonne nos existences.
Big Brother partout
David Graeber est un de mes penseurs américains préférés. Lumineux, critique, insurgé...Un amoureux de la liberté, anthropologue de formation, auteur du justement célèbre "la dette, 5000 ans d'histoire"...et actif (Occupy all Street). Il serait dommage, voire dommageable de passer à côté.. La post-modernité a amené son lot de progrès apparents et de nouvelles contraintes asservissantes dont nous n'avons pas fini de faire la part... La lecture de "bureaucratie" s'avère indispensable pour faire le tri et nous poser les vraies bonnes questions communes : que voulons- nous pour nous? Que "cela" (le système..) fonctionne ou que nous soyons vivants?Extrait de Térama : "La dérégulation ne nous débarrasse pas des règles : elle en crée d'autres, différentes. Dire qu'on dérégule est toujours une promesse idéologique — l'objectif réel est d'émettre ses propres règles et d'être le premier à bord. "Merci David...