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Pierre Goubert écrit dans son introduction : "J'ai éprouvé le désir et presque le besoin de m'intéresser à tous les hommes, et non seulement à ceux qui brillèrent par leur naissance, par leur état, par leur fonction, par leur richesse ou par leur intelligence. En une France d'abord paysanne, j'ai essayé de connaître les paysans. En des villes ou dominaient les "arts méchaniques" et la "ville populace", je n'ai pas voulu limiter mon enquête aux grands marchands et aux officiers, minorités quand même".
Son ouvrage est fondamental ; il a renouvelé les connaissances sur la France réelle, celle des provinces, de ce XVIIe siècle "souffrant", plus vrai que le siècle de Louis XIV. S'appuyant avant tout sur des documents locaux de première main, l'historien privilégia le quantitatif et le "sériel" comme les "meilleurs éléments de l'histoire économique et sociale". Son enquête approfondie dans le laboratoire beauvaisin, le croisement d'un riche corpus de sources, lui permirent de décrypter l'envers du Grand Siècle et d'en renouveler la vision classique des historiens.
Pierre Goubert sut ainsi rendre compte des diverses couches de la population du Beauvaisis, à la ville comme à la campagne, s'intéressant aux structures démographiques et économiques, aux hiérarchies sociales, comme à l'évolution et aux effets de la conjoncture d'un large XVIIe siècle, affecté par des crises de subsistances chroniques, des surmortalités et des troubles sociopolitiques. Cette ouvrage est la réédition d'un grand classique de l'histoire sociale dans la collection "Les classiques de la Sorbonne".