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"Voici son portrait, d'encre et de papier. Un cortège nombreux, corps caressés, figures chères, choses vues, a passé dans les vers de Paul Barbieri. Pour les composer, il faut avoir surmonté, avec franchise, non seulement la tristesse des rencontres manquées, mais aussi, danger plus pressant peut-être, les sortilèges de l'abrutissement ? tant les circonstances découragent d'observer, d'éprouver, ni de dire nettement.
La puissance des forces contraires, qui sont partout à l'oeuvre, justifie la radicalité de l'effort. [...] et le rythme que donne le poète aux émois comme aux déceptions parvient à conjurer l'expérience répétée de l'incompréhension. Aussi ces vers sont-ils, à tout prendre, très chaleureux. C'est toute une vie qu'ils abritent, faite de musique, d'amitiés attablées, de lectures précises, de lieux arpentés, de quelques riens saisis au vol.
Ainsi rassemblés, ces BALBUTIEMENTS constituent le foyer rayonnant du poète : on s'y réchauffe le coeur depuis longtemps." Extrait de la préface de Philippe Bringel.
