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Une usine qui ferme dans les Vosges, tout le monde s'en fout. Une centaine de types qui se retrouvent sur le carreau, chômage, RSA, le petit dernier qui n'ira pas en colo cet été, un ou deux reportages au 19/20 régional et puis basta. Sauf que les usines sont pleines de types dangereux qui n'ont plus rien à perdre. Comme Martel, le syndicaliste qui planque ses tatouages, ou Bruce, le bodybuilder sous stéroïdes.
Des types qui ont du temps et la mauvaise idée de kidnapper une fille sur les trottoirs de Strasbourg pour la revendre à deux caïds officiant entre Epinal et Nancy. Une fille, un Colt.45, la neige - à partir de là, tout s'enchaîne. Aux animaux la guerre, c'est le roman noir du déclassement, des petits Blancs qui savent que leurs mômes ne feront pas mieux et qui vomissent d'un même mouvement les patrons, les Arabes, les riches, les assistés, la terre entière.
C'est l'histoire d'un monde qui finit.
No hope !
Premier roman très noir de Nicolas Mathieu, "Aux animaux la guerre" est un polar vraiment atypique : pas de commissaire ou d'enquêteur dans ce livre, mais plutôt les points de vue alternatifs de quelques personnages centraux, et très différents. Il y a Martel, le syndicaliste, Bruce le junkie bodybuildé, Lydie qui essaye de s'en sortir... Tout le spectre social de la ruralité est représenté sous ses aspects les plus sombres, dans un contexte de fermeture d'une usine et des rapports tendus entre la direction et les classes ouvrières, véritable terreau pour un polar. La lecture est dynamique, du fait des changements fréquents de points de vue, mais aussi par l'écriture ciselée comme un scalpel de Nicolas Mathieu, qui dessert à merveille l'histoire qu'il nous propose. Récompensé par trois prix littéraires, ne manquez ce polar sous aucun prétexte, surtout si vous êtes amateur du genre !!