Quand on parle des auteurs français les plus populaires, Alain Damasio fait figure d'OVNI, tant il est à la fois une grande plume et un auteur au style parfois déroutant à décortiquer.
Avec son recueil de nouvelles "Aucun Souvenir Assez Solide", le jeune néophyte désirant découvrir Damasio dans un panorama de style des plus variés... sera plus que comblé.
En effet, si l'on retrouvera quelques récits dystopiques, pour la plupart axés sur une capitalisation à l'excès des ressources numériques comme naturelles, on pourra tout aussi bien le découvrir, tel un enfant, en train de remodeler l'entièreté de la langue française. Un moyen parfait pour ainsi découvrir en profondeur le style de l'auteur dans ses retranchements les plus nébuleux.
Mais au-delà de ses pérégrinations linguistiques, Damasio éprouve aussi une fascination craintive quand il s'agit de parler d'une ère ou le numérique supplante tout, y compris notre alimentation. So Phare Away et C@PTCHA sont sûrement les deux exemples les plus marquants dans ce répertoire, tant elles synthétisent toutes ses peurs au travers d'enfants se nourrissant de plastique, condamnés à se gaver de souris sans fil.
Cette numérisation de l'humanité passe aussi par une impression de "virtuel organique" qui aurait contaminé chaque parcelle de vie sur Terre, laissant l'humain se faire dévorer par une métastase cybernétique.
Tel un joaillier, il s'exerce, comme par exemple dans El Levir et le Livre, à user d'une foule de mots au sens parfois abscons, mais avec toujours un amour profond et sincère pour la langue de Molière. Cette nouvelle est sûrement l'une des plus poétiques du recueil, puisqu'elle traite le sujet de l'écriture d'un livre dont les proportions de chaque nouvelle foulée de lettres fera deux fois la taille des précédentes. Le scribe, Levir, doit accomplir cette tâche titanesque quitte à en perdre son propre corps.
Le surréalisme fait aussi partie intégrante de son univers, comme le témoigne Sam Va Mieux, sûrement l'une des plus complexe à suivre tant la plume de Damasio semble s'évaporer par instants.
C'est d'ailleurs l'un des points forts ET faibles de ce joaillier: à jouer avec la langue comme il le fait, il devient aisé de se perdre durant le voyage, au point de ne plus rien comprendre au sens même de l'histoire.
Mais il serait impensable de passer à côté de ce recueil qui vous offrira un regard vaste et riche sur l'univers de Alain Damasio, l'une des plus belles plumes de la littérature contemporaine.
Les Hauts Parleurs : 9.5/10, une nouvelle exceptionnelle sur la novlangue et l'appropriation privative des mots. Usage réussie des jeux de mots, maîtrise totale de la langue par Damasio.
Annah à Travers la Harpe : 8/10, nouvelle fantastique sur le deuil d'un père qui part récupérer sa fille, et repense à l'environnement ultra sécurisé qu'il lui avait fourni...
C@PTCH@ : 9.5/10, nouvelle autour de la dématérialisation, de l'envahissement numérique que l'on connaît, poussé à l'extrême et qui digitalise tout le monde. Les hommes souhaitent devenir des avatars, les enfants de la nouvelle génération mangent du plastique, se nourrissent de clavier et de souris.
So Phare Away : 10/10, nouvelle incroyable sur une vague d'asphalte qui déferlent à travers la Terre, obligeant l'humanité à ériger des phares pour communiquer via la lumière. Vocabulaire très riche, une fois encore, sur le thème de la lumière, des jeux de couleurs... Damasio éprouve une fascination craintive quand il s'agit de parler d'une ère ou le numérique supplante tout, y compris notre alimentation.
Quand on parle des auteurs français les plus populaires, Alain Damasio fait figure d'OVNI, tant il est à la fois une grande plume et un auteur au style parfois déroutant à décortiquer.
Avec son recueil de nouvelles "Aucun Souvenir Assez Solide", le jeune néophyte désirant découvrir Damasio dans un panorama de style des plus variés... sera plus que comblé.
En effet, si l'on retrouvera quelques récits dystopiques, pour la plupart axés sur une capitalisation à l'excès des ressources numériques comme naturelles, on pourra tout aussi bien le découvrir, tel un enfant, en train de remodeler l'entièreté de la langue française. Un moyen parfait pour ainsi découvrir en profondeur le style de l'auteur dans ses retranchements les plus nébuleux.
Mais au-delà de ses pérégrinations linguistiques, Damasio éprouve aussi une fascination craintive quand il s'agit de parler d'une ère ou le numérique supplante tout, y compris notre alimentation. So Phare Away et C@PTCHA sont sûrement les deux exemples les plus marquants dans ce répertoire, tant elles synthétisent toutes ses peurs au travers d'enfants se nourrissant de plastique, condamnés à se gaver de souris sans fil.
Cette numérisation de l'humanité passe aussi par une impression de "virtuel organique" qui aurait contaminé chaque parcelle de vie sur Terre, laissant l'humain se faire dévorer par une métastase cybernétique.
Tel un joaillier, il s'exerce, comme par exemple dans El Levir et le Livre, à user d'une foule de mots au sens parfois abscons, mais avec toujours un amour profond et sincère pour la langue de Molière. Cette nouvelle est sûrement l'une des plus poétiques du recueil, puisqu'elle traite le sujet de l'écriture d'un livre dont les proportions de chaque nouvelle foulée de lettres fera deux fois la taille des précédentes. Le scribe, Levir, doit accomplir cette tâche titanesque quitte à en perdre son propre corps.
Le surréalisme fait aussi partie intégrante de son univers, comme le témoigne Sam Va Mieux, sûrement l'une des plus complexe à suivre tant la plume de Damasio semble s'évaporer par instants.
C'est d'ailleurs l'un des points forts ET faibles de ce joaillier: à jouer avec la langue comme il le fait, il devient aisé de se perdre durant le voyage, au point de ne plus rien comprendre au sens même de l'histoire.
Mais il serait impensable de passer à côté de ce recueil qui vous offrira un regard vaste et riche sur l'univers de Alain Damasio, l'une des plus belles plumes de la littérature contemporaine.
Les Hauts Parleurs : 9.5/10, une nouvelle exceptionnelle sur la novlangue et l'appropriation privative des mots. Usage réussie des jeux de mots, maîtrise totale de la langue par Damasio.
Annah à Travers la Harpe : 8/10, nouvelle fantastique sur le deuil d'un père qui part récupérer sa fille, et repense à l'environnement ultra sécurisé qu'il lui avait fourni...
C@PTCH@ : 9.5/10, nouvelle autour de la dématérialisation, de l'envahissement numérique que l'on connaît, poussé à l'extrême et qui digitalise tout le monde. Les hommes souhaitent devenir des avatars, les enfants de la nouvelle génération mangent du plastique, se nourrissent de clavier et de souris.
So Phare Away : 10/10, nouvelle incroyable sur une vague d'asphalte qui déferlent à travers la Terre, obligeant l'humanité à ériger des phares pour communiquer via la lumière. Vocabulaire très riche, une fois encore, sur le thème de la lumière, des jeux de couleurs... Damasio éprouve une fascination craintive quand il s'agit de parler d'une ère ou le numérique supplante tout, y compris notre alimentation.