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Région méridionale du Sénégal, la Haute-Casamance a fait
l'objet de peu d'attention de la part des chercheurs en sciences
sociales, contrairement à son homologue de la basse vallée, à
vocation touristique et piscicole, sur le devant de la scène
grâce à une rébellion qui n'en finit pas. A l'écart du Sénégal
"utile", cette région périphérique est pourtant au centre de
fructueux échanges entre les deux Guinées, la Gambie et le
Nord du pays, et elle possède un riche potentiel pastoral et
agricole.
Elle est devenue le deuxième bassin arachidier du
Sénégal depuis la fin des années 1990, et ses dernières
réserves sylvicoles attisent les appétits fonciers des marabouts
de la zone sahélienne. Au sein du monde peul de l'Afrique de
l'Ouest, le Fuladu (région des Peuls de Haute-Casamance) a la
particularité d'avoir été une zone de refuge pour de nombreux
peuples d'origine captive qui se sont fulanisés et pour des
éleveurs qui ont fui leur terre d'origine du fait des crises
politiques ou climatiques, des guerres ou de l'impossibilité de
vivre leur religion.
Cet ouvrage, fruit de cinq années de
recherches, tente de combler ce vide. Il analyse les raisons de
la lente mise en valeur de cette région, en mettant en avant les
conditions d'utilisation des ressources agrosylvo-pastorales par
les différents peuples qui composent le Fuladu. A travers
l'étude de la décentralisation, il montre la faible intégration
politique de la Haute-Casamance au niveau national et la
difficile structuration politique de ce territoire au peuplement
diversifié.
Les différentes tentatives de l'Etat sénégalais pour
développer cette région de savane et la rattacher au reste du
pays, notamment par l'introduction de la culture du coton, ont
porté peu de fruits et se sont heurtées à la primauté donnée à
l'élevage extensif.