Quand on commence « Au jour le jour », on ne le lâche plus. Vous allez prétendre que je suis de parti pris puisque j’adore l’écriture de Paul Vacca et c’est vrai que l’écriture est somptueuse mais là, il y a une valeur ajoutée : Le délice.
L’auteur a pris un immense plaisir à écrire ce roman et ça se sent.
La joie soulève chaque mot. La joie saute de page en page et nous emporte.
On se croit dans un roman populaire et c’est faux ! C’est un leurre.
«Au jour le jour» est une «exofiction» . Paul Vacca a endossé la peau d’Eugène Sue et a réinventé sa vie.
Il
a torturé l’écrivain du 19 ième siècle dans tous les sens et l’a habillé d’une personnalité attachante. Les références et la chronologie d’Eugène Sue sont impeccables, on peut faire confiance à Paul Vacca. Il a assemblé ces éléments et a sculpté une fiction saisissante.
Le lecteur découvre un dandy doré au grand cœur.
Eugène est un phénomène. Il entame de fausses études de médecine pour plaire à son père, il écrit une pièce de théâtre pour approcher une actrice dont il s’est entiché, il organise un faux duel pour attirer les faveurs d’une Comtesse... Bref : Son imagination ressemble à une vis sans fin.
À l’époque d’Eugène, la presse est en souffrance. Elle peine à fidéliser un public. Les quotidiens ferrent un nouveau flux de lecteurs en proposant des romans-feuilletons spécialement écrits pour eux.
Eugène (qui en réalité se prénomme Marie-Josèphe) se lance par bravade dans cette croisade. Il devient feuilletoniste. Il rédige une histoire de pirates et jubile quand il trace : La suite à demain.
Il aime l’urgence. Cette sensation galvanise ses doigts. Aventure, exotisme. En veux-tu ? En voilà. Il offre aux lecteurs ce qu’ils attendent.
À force, son puits s’assèche. Comment l’abreuver ? Où trouver l’inspiration ? Son instinct le guide. Il doit siphonner.
L’écrivain infiltre le petit peuple et il décrit les tableaux qu’il a sous les yeux. Il façonne ses personnages à la chair humaine. Il utilise cette manne vive pour modeler ses figures et écrire ses feuilletons.
Il reçoit des suppliques pour épargner la vie de ses héros. Il reçoit de l’argent pour aider une famille dans le besoin, la famille Morel, elle existe réellement et a été totalement retravaillée par Eugène.
« Au jour le jour », c’est aussi une foule de petits messages.
Paul Vacca nous dépose à la gare des transferts. Une gare bien connue des romanciers. « Les lecteurs finissent par assimiler l’auteur et ses personnages »
Les romanciers tendent un filet et hop ! Les lecteurs se prennent dedans. Les histoires sont vraies ! Elles sonnent trop justes pour être inventées !
Aucune faiblesse dans la construction du roman de Paul Vacca. Rien d’insipide.
Merci d’avoir exhumé Eugène Sue. Vous nous donnez envie de le lire.
La suite à demain
Annick FERRANT
RECOMMANDE PAR CULTURE-CHRONIQUE
Quand on commence « Au jour le jour », on ne le lâche plus. Vous allez prétendre que je suis de parti pris puisque j’adore l’écriture de Paul Vacca et c’est vrai que l’écriture est somptueuse mais là, il y a une valeur ajoutée : Le délice.
L’auteur a pris un immense plaisir à écrire ce roman et ça se sent.
La joie soulève chaque mot. La joie saute de page en page et nous emporte.
On se croit dans un roman populaire et c’est faux ! C’est un leurre.
«Au jour le jour» est une «exofiction» . Paul Vacca a endossé la peau d’Eugène Sue et a réinventé sa vie.
Il a torturé l’écrivain du 19 ième siècle dans tous les sens et l’a habillé d’une personnalité attachante. Les références et la chronologie d’Eugène Sue sont impeccables, on peut faire confiance à Paul Vacca. Il a assemblé ces éléments et a sculpté une fiction saisissante.
Le lecteur découvre un dandy doré au grand cœur.
Eugène est un phénomène. Il entame de fausses études de médecine pour plaire à son père, il écrit une pièce de théâtre pour approcher une actrice dont il s’est entiché, il organise un faux duel pour attirer les faveurs d’une Comtesse... Bref : Son imagination ressemble à une vis sans fin.
À l’époque d’Eugène, la presse est en souffrance. Elle peine à fidéliser un public. Les quotidiens ferrent un nouveau flux de lecteurs en proposant des romans-feuilletons spécialement écrits pour eux.
Eugène (qui en réalité se prénomme Marie-Josèphe) se lance par bravade dans cette croisade. Il devient feuilletoniste. Il rédige une histoire de pirates et jubile quand il trace : La suite à demain.
Il aime l’urgence. Cette sensation galvanise ses doigts. Aventure, exotisme. En veux-tu ? En voilà. Il offre aux lecteurs ce qu’ils attendent.
À force, son puits s’assèche. Comment l’abreuver ? Où trouver l’inspiration ? Son instinct le guide. Il doit siphonner.
L’écrivain infiltre le petit peuple et il décrit les tableaux qu’il a sous les yeux. Il façonne ses personnages à la chair humaine. Il utilise cette manne vive pour modeler ses figures et écrire ses feuilletons.
Il reçoit des suppliques pour épargner la vie de ses héros. Il reçoit de l’argent pour aider une famille dans le besoin, la famille Morel, elle existe réellement et a été totalement retravaillée par Eugène.
« Au jour le jour », c’est aussi une foule de petits messages.
Paul Vacca nous dépose à la gare des transferts. Une gare bien connue des romanciers. « Les lecteurs finissent par assimiler l’auteur et ses personnages »
Les romanciers tendent un filet et hop ! Les lecteurs se prennent dedans. Les histoires sont vraies ! Elles sonnent trop justes pour être inventées !
Aucune faiblesse dans la construction du roman de Paul Vacca. Rien d’insipide.
Merci d’avoir exhumé Eugène Sue. Vous nous donnez envie de le lire.
La suite à demain
Annick FERRANT