Ni plongée dans les ténèbres, ni délire spectaculaire dans ce recueil de nouvelles. Les personnages sont, pour la plupart, des gens modestes, parfois falots ou légèrement paumés, souvent rêveurs. Le décor, décrit avec beaucoup de soin et de précision, est celui du quotidien. Mais attention ! l'imprévisible guette, les personnages iront de surprise en surprise, et le dénouement n'est pas forcément celui que le lecteur attendait. Sous une apparente banalité, peu à peu, par petites touches, émerge un univers légèrement "décalé", qui révèle ses fêlures, fêlures de l'âme, fêlures de la société. Une gravité exprimée sans emphase et tempérée par un humour plutôt farfelu apparente certaines nouvelles au conte philosophique ou au conte moral. Entre ces contes, s'intercalent des récits plus légers qui traduisent le simple plaisir d'écrire, de faire rebondir l'action, d'animer un environnement. L'écriture sobre, dont la simplicité recouvre une recherche attentive, donne à l'ensemble son unité. Treize de ces dix-huit nouvelles ont paru dans des revues : principalement "L'Ingénu", et aussi "L'Encrier Renversé", "Sol'Air", "X.Y.Z.", les "Annales de l'Académie du Périgord", "La France". A l'initiative de David Giannoni, la revue belge "Maelstrôm" avait publié "Marche Arrière" dans une version bilingue français-italien.