Une fois n'est pas coutume, le nouveau roman d'Olivier Norek n'est pas un polar mais un roman historique dont le sujet est un événement peu connu de la Seconde Guerre Mondiale, l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique.
Il s'intéresse notamment à un jeune paysan, Simo, qui va devenir le sniper le plus dangereux de l'armée finlandaise, à tel point que les soldats russes le surnommeront la « Mort blanche ».
Basé sur une solide documentation, Les guerriers de l'hiver est la nouvelle pépite de l'excellent Olivier Norek.
Depuis les années 70 la manie de la restauration s'est emparée du monde des arts. La National Gallery de Londres (avec plusieurs décennies d'avance...
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Depuis les années 70 la manie de la restauration s'est emparée du monde des arts. La National Gallery de Londres (avec plusieurs décennies d'avance sur ses concurrents), la National Gallery de Washington, le Metropolitan de New York, le Louvre, Le Prado, les Offices et d'autres musées moins célèbres ont entrepris de restaurer systématiquement l'ensemble de leurs collections.
Il s'agit le plus souvent de transformations drastiques et irréversibles qui normalisent et banalisent les chefs-d'œuvre les plus accomplis sous prétexte d'accroître leur "lisibilité". Le mythe de "la redécouverte de l'oeuvre d'origine" - une aubaine pour maints historiens de l'art qui y voient l'occasion de renouveler leur discours - abuse une grand partie du public à qui l'on fait croire qu'il a la chance de voir ce que la patine ou la "crasse" auraient caché aux générations passées. Le regard de nos prédécesseurs était-il si faux qu'on puisse considérer les témoignages des plus grands artistes et les commentaires des plus grands esthètes comme nuls et non avenus ? La démarche, qui fait aussi peu de cas des générations passées que des générations à venir auxquelles nous allons transmettre un héritage artistique falsifié, n'est-elle pas aussi arrogante qu'irresponsable ?
James Beck et Michael Daley se livrent à une étude critique des restaurations de plusieurs chefs-d'œuvre majeurs du patrimoine artistique mondial : les fresques de Michel-Ange à la Chapelle Sixtine, celles de Masaccio dans la Chapelle Brancacci, le monument funéraire de Marïa del Carretto par Della Quercia dans la Cathédrale de Lucques et divers tableaux de Grands Maîtres de la National Gallery de Londres. Ils produisent des dossiers accablants expliquant clairement ce qui a été fait, pourquoi et comment.
Les auteurs se sont penchés sur les facteurs d'ordre social, culturel et commercial qui sous-tendent cette frénésie de restaurations. Ils mettent en lumière les mécanismes d'un tout puissant "establishment de la restauration" qui a ses complicités, ses priorités et un pouvoir de décision sans partage.
Il existe encore des chefs-d'oeuvre intouchés et Beck et Daley ne désespèrent pas de voir s'arrêter l'hécatombe. Ils se font les avocats d'une restauration respectueuse du passé qui intervienne avec humilité sur les oeuvres dont l'état l'exige. Es s'insurgent contre la transformation de chefs-d'œuvre unanimement admirés qui nous ont été transmis dans un bon état de conservation, mais dont la malheureuse célébrité assure à l'opération - aussi injustifiée soit-elle - un grand prestige médiatique. Ils pensent non seulement qu'un changement est possible mais que l'exigence même du changement commence à se faire sentir dans l'opinion, et ils font des propositions pour le favoriser.
James BECK est professeur d'Histoire de l'Art à Columbia University (New York) où il enseigne depuis trente ans. Il est l'auteur de divers ouvrages sur l'art de la Renaissance italienne et est considéré comme le spécialiste mondial de Jacopo della Quercia. L'un des leaders de la lutte menée contre les restaurations abusives dans divers pays, il est le fondateur et le président de ArtWatch International dont l'objectif est la préservation des oeuvres d'art.
Michael DALEY, critique d'art, graphiste et sculpteur, est le président de ArtWatch United Kingdom.