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Plonger dans le monde symbolique de l'art, que l'allégorie
émaille depuis des siècles, c'est entrevoir une infinie série de
signes, de codes, auxquels les artistes ont eu recours mais dont
les clefs de lecture nous échappent parfois. Le mystère a
procuré, de tout temps, un pouvoir de l'auteur sur le lecteur.
Or, l'esprit et la curiosité de ce dernier sont à juste titre
interpellés par les figures allégoriques qui peuplent les
frontispices des livres de science, objets de cette étude.
Selon
des degrés divers, ces images véhiculent un discours destiné à
frapper les esprits. Elles nourrissent, au temps de Galilée, les
querelles surgies des découvertes scientifiques ayant favorisé
le divorce entre un monde ancien et un monde nouveau. La
représentation allégorique prend alors tout son sens : l'usage
de codes permet aux auteurs d'exposer, implicitement, leurs
prises de position.
Quels sont donc les enjeux de la gravure
inaugurant l'ouvrage, d'autant que sa rareté présage du soin qui
lui est accordé ? D'autres frontispices de cette étude ne
reposent pas sur des polémiques, mais l'allégorie est toujours
leur substance, permettant d'entrevoir le dessein de leurs
inventeurs, soit l'envers et l'endroit du décor. Trame d'un
"hors-texte", l'image liminaire suscite alors l'allégorie des
protagonistes façonnant le livre : l'auteur, le dédicataire, la
science, le lecteur.
En dessinant l'horizon du livre, le
frontispice n'est plus un simple seuil du texte mais semble
inviter le lecteur à penser au-delà.