Armistice

Ce livre a été une véritable belle découverte. J'ai eu la chance de le lire grâce à la plateforme Gleeph. L'auteur m'a séduite grâce à son style contemporain et sa structure originale. Il est rare de trouver un livre dans lequel on se sent proche de tous les héros, mais Le Nen a réussi. La guerre d'Indochine est décrite selon un point de vue que nous avons peu, celui des soldats étrangers présents sur le front. Je recommande ce livre sans hésitation à tout lecteur qui se sentirait attiré par la littérature sur le thème de la guerre, des mémoires et de la géopolitique.

1954. Alors que la défaite de Dien Bien Phu résonne comme le signe avant coureur de la chute de l’empire colonial français, « Armistice » évoque l’examen de conscience de 3 soldats, faits prisonniers du Vietminh, et que tout oppose. Car si leur engagement dans cette guerre a été, au départ, un exutoire, il possède, à la fin de la guerre, un goût amer, entre quête inaboutie vers la rédemption, incapacité à accepter le cours de l’histoire et impossibilité de s’absoudre du déterminisme familial. Le roman alterne entre les confessions de ces 3 soldats, succession de monologues intérieurs et de confidences où chacun ne se livre jamais totalement et maîtrise son récit avant que le dénouement final ne vienne définitivement faire tomber les masques. Ce roman impressionne par sa force narrative, l’incarnation de ces destins contrariés dans un style parfaitement maîtrisé. Une très belle découverte et un auteur à suivre assurément.

Un véritable coup de cœur ! L’auteur présente finement et humainement la fin de la guerre d’Indochine et rend compte de la futilité de la guerre et de la barbarie dont l’homme est capable en ces périodes obscures et dans les prémices de la fin de conflit (fin de la guerre d’Indochine ou fin de la 2nde guerre mondiale). Ayant lu brièvement la bio de l’auteur je m’attendais à un récit militaire normé….je me suis planté de toute beauté !!!! Ce livre raconte à la « première personne » l’histoire individuelle de 3 personnages que tout oppose, mais unis dans le camp des perdants suite à la défaite de Dien Bien Phu. Les différents « je » prennent rapidement leur tonalité et couleur respectives, jusqu’à rendre chaque personnage attachant au fur et à mesure que l’histoire de chacun se révèle. Un rythme de narration des faits qui s’accélère progressivement jusqu’à nous tenir en haleine dans les 100 dernières pages (difficile de refermer le bouquin à partir de ce moment-là) avec un final de toute beauté ! L’auteur arrive à extraire de la beauté de chaque personnage et même le pire des « salauds » a le droit à la rédemption.