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Le livre VI est majeur pour l'histoire de la philosophie ancienne et pour la philosophie moderne. Il est l'unique témoin des quatre apories de Zénon sur le mouvement, qui n'auraient été résolues selon Russell qu'au tournant du XXe siècle avec les mathématiques modernes. Il offre le point d'ancrage d'un travail sur le verbe, qui a littéralement enthousiasmé la philosophie analytique du langage dès 1950.
Pour les philosophes des IV-IIIe siècles av. J.-C., il était déjà au coeur d'un débat animé. Les apories de Zénon ont toujours constitué un défi pour ceux qui voulaient les résoudre. L'aristotélisme et l'atomisme n'ont cessé de s'affronter sur les idées mêmes déployées au livre VI : l'histoire de l'atomisme nous montre que Diodore et Epicure ont repris ces idées, dont l'usage du verbe conjugué et l'égalité de structure de l'être et du temps, pour les utiliser d'une manière détournée contre l'aristotélisme.
Le livre VI apparaît, au regard de cette histoire, comme un tournant ontologique et sémantique. Son intérêt est immense pour la philosophie d'Aristote elle-même, que cette approche, riche en références, espère rendre vivante. On trouvera dans ce second tome un commentaire analytique soucieux d'éclairer les enjeux et les grands axes exégétiques qui traversent le livre VI.