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Ridley est l'enfant d'un rêve, premier né d'une communauté hippie des années 1960. Il grandit comme il respire, le monde est son terrain de jeux. Car le monde se finit aux portes d'Arcadia. Respect de la nature, autosuffisance, amour libre : Arcadia se veut une grande famille, chaleureuse et libertaire. Mais la réalité est plus compliquée. Et plus la communauté grandit, plus l'utopie s'éloigne : les parents négligent leurs enfants, la drogue embrume les esprits, les tensions minent l'équilibre des origines.
Jusqu'à l'implosion. Hors d'Arcadia, il faudra vivre dans les forêts d'immeubles new-yorkaises, ouvrir les yeux sur les dérives du rêve déchu, gagner sa vie, être père et accepter le réel. Mais l'idéal des commencements, l'amour et la paix, Ridley ne les perdra jamais vraiment, les portera jusque dans le monde, les concrétisera à sa manière, douce et honnête, profondément humaine. Roman d'initiation, fresque puissante, Arcadia trace à travers son héros le destin du rêve américain : de l'éblouissement de la naissance à la clairvoyance idéaliste.
Les monstres d'Arcadia
Le roman est centré sur la vie de Pouce : son enfance, son adolescence et sa vie d'adulte. L'auteur nous décrit le quotidien d'une communauté hippie, et l'usure du temps qui ronge peu à peu l'idéal qui la fait naître, cette dégradation est décrite avec beaucoup de subtilité. Cette vie ensoleillée, et imprégnée de soleil, se teinte peu à peu d'une profonde mélancolie, les moments de bonheur sont toujours présents, mais ils sont de plus en plus volatils. La nature et le passage des saisons tiennent une place essentielle. Il faut prendre le temps de rentrer dans ce livre, sa lecture n'est pas simple, mais si on prend le soin d'écouter sa petite musique si particulière, c'est un véritable enchantement, mêlant habilement douleur et plaisir. La description des sentiments du personnage principal me fait beaucoup penser à Tchekhov. Depuis son premier roman, Lauren Groff est un auteur que je guette avec beaucoup d'impatience.