Antoine Blondin, né le 11 avril 1922 d'un père correcteur d'imprimerie et d'une mère poète, devient un brillant sujet avec la philo, collectionnant prix et récompenses. Après des études aux lycées Louis-le-Grand à Paris et Corneille à Rouen, il obtient une licence en lettres à la Sorbonne. Sous l'Occupation, il est envoyé en Allemagne dans le cadre du STO, qui lui inspire L'Europe buissonnière (1949).
Avec ce premier roman, il devient ami avec Marcel Aymé et Roger Nimier. Le livre obtient le Prix des Deux Magots. Après la libération, il se marie et a deux filles. D'autres romans suivent (Les Enfants du bon Dieu, 1952, L'Humeur vagabonde, 1955), qui confirment son talent de plume et la singularité de son style. Journaliste engagé, il collabore à de nombreux journaux et notamment à la presse de droite et même d'extrême-droite : Aspects de la France, La Nation française et Rivarol, mais aussi plus tard à l'Humanité.
Il constitue, avec Roger Nimier, Jacques Laurent et Michel Déon, le groupe des Hussards, qui s'élève contre la toute puissance de Jean-Paul Sartre sur l'intelligentsia française : "Ils nous font passer pour des écrivains de droite pour faire croire qu'il y a également des écrivains de gauche". Il participe à l'aventure de La Table ronde. Maniant le français en virtuose, il est l'auteur de nombreux articles parus notamment dans L'Equipe, donnant ses lettres de noblesse au journalisme sportif.
Il suivra pour ce journal vingt-sept éditions du Tour de France et sept Jeux olympiques, et obtiendra le Prix Henri Desgrange de l'Académie des sports en 1972. Ses chroniques sur le Tour de France ont contribué à forger la légende de l'épreuve phare du sport cycliste. Buvant souvent plus que de raison, il évoque la passion de l'alcool dans Un singe en hiver (1959), qui reçoit le prix Interallié. Henri Verneuil a adapté au cinéma cette fable de la tentation alcoolique avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo.
Il a marqué le quartier de Saint-Germain-des-Prés de ses frasques, (cf son roman autobiographique Monsieur Jadis ou L'Ecole du soir). En 1988, il épouse Françoise, sa compagne depuis 26 ans. Il aime Marcel Aymé, Baudelaire, Rimbaud, Marcel Proust, Fitzgerald, Londres, le rugby et meurt à Paris le 7 juin 1991. Pierre Assouline, débute sa carrière de journaliste en 1976, au Quotidien de Paris. Il dirige ensuite la rédaction de Lire, le mensuel créé par Bernard Pivot, jusqu'en 2004.
Entre-temps, à la fin des années 1990, il dirige la tranche matinale 7 h-9 h sur France Culture. Jusqu'à l'été dernier, il était critique au Monde des livres et anime depuis 2004 un blog littéraire très prisé baptisé "La république des livres". Il est l'auteur d'une trentaine de livres en trente ans, son septième roman : Une question d'orgueil, est paru chez Gallimard fin 2012. Parmi ses nombreuses biographies, on retiendra celles de Georges Simenon, Hergé et Albert Londres.
Pierre Assouline est élu à l'Académie Goncourt depuis 2012.