Voilà un essai tout à fait passionnant et très important. Aymeric Caron démontre ici qu'il est beaucoup qu'un bateleur de plateaux télé et c'est heureux. Il est aussi un penseur exigeant et engagé et la découverte de cet ouvrage donne justement beaucoup à penser. D'abord une petite explication pour ceux qui serait dérouter par le titre : "le spécisme" consiste à traiter différemment, et sans la moindre raison valable, deux espèces qui présentent les mêmes caractéristiques. Les hommes ont ainsi placé les femmes en second rideau - certains tiendraient d'ailleurs à continuer…
- et pour ne pas s'arrêter en si bon chemin nous avons appliqué le "spécisme" aux animaux. Ainsi le chien et le cochon sont traités de manière très différentes, les premiers recevant toute notre affection, les seconds étant juste considérés comme des objets de productions à cycle court : reproduction, engraissage, abattage, pour finir dans l'assiette du consommateur.
La thèse de Caron est la suivante : tous les "ismes" - socialisme, communisme, capitalisme, … - ont fait naufrage et aujourd'hui l'écologie ne doit plus se comprendre comme une agitation superficielle mais bien comme une pensée profonde qui traitera les racines du mal. A ce titre le l'animalisme se présente comme un antispécisme qui propose de promouvoir d'authentiques droits des animaux et du coup refonde la place de l'homme dans le monde contemporain. En d'autres termes quittons les rives cartésiennes de l'animal mécanique qui ne ressent rien pour un humanisme qui intégrerait dans son équation le fait que nous partagions avec l'animal sa capacité à souffrir.
"Antispécisme" est vraiment un livre important qui révèle un mouvement profond au coeur même de nos sociétés, un mouvement qui s'approfondira dans les années à venir et qu'il convient de nourrir et de penser de la manière la plus rigoureuse.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
Bien moins insupportable en bouquin
Même si le personnage médiatique vous agace, vous pouvez y aller, on ne le retrouve pas dans ces pages !