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La première fois où elle me parla de Manoel Ferreyra Vaz, il n'y avait pas la moindre trace d'amour dans sa voix, c'est ce qu'il me sembla alors, mais une excitation juvénile à l'idée d'évoquer le passé, elle agita ses petites mains tachées, on s'attendait à la voir battre des mains, des petites mains pecosas, tengo las manos pecosas, j'ai les mains couvertes de taches, sa mémoire était intacte et elle m'avait tout de suite reconnue.
Je l'avais rencontrée une première fois sur l'une des plages de La Corogne, la Riazor je crois, la deuxième ce fut dans le choeur de la cathédrale Saint-Nicolas - je faisais alors une thèse sur la transition entre le roman et le gothique et passais le plus clair de mon temps dans les églises - et je la retrouvais miraculeusement dans ce petit jardin de San Carlos, à la pointe de la vieille ville, un jardin dit "? exotique ? " qui aurait dû lui rappeler l'Afrique, (elle y venait peut-être pour cela).