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Née dans une famille riche avant le communisme, Adriana, blasée et cruelle, se joue des coeurs ; et tout cela finit forcément mal. La rencontre avec la flamboyante Ioura, au soir de sa vie, sera pour elle une catharsis. Grâce à leur complicité, Adriana parviendra à se regarder en face et à atteindre un état de légèreté, tandis que Ioura trouvera le bonheur. Théodora Dimova entraîne le lecteur dans une longue confession sans complaisance, laissant le lecteur bouleversé.
Sous sa plume, Adriana devient un personnage hypnotique et mythique, digne des grandes légendes romantiques de la Mitteleuropa. "Adriana se dévoile tout en jetant sur sa vie, comme sur la société bulgare postcommuniste un regard acéré". Livres hebdo "Un roman brillant sur le sens de la transmission". Femina Née à Sofia en 1960, Théodora Dimova est l'autrice de Mères (éditions des Syrtes, 2006 et 2019 en Poche).
Son troisième roman, Les Dévastés (éditions des Syrtes, 2022), a obtenu le prix Fragonard de littérature étrangère pour sa traduction française.
un drame magnifique, intime et turbulent
Theodora Dimova excelle à raconter des chroniques intimes : des personnages qui laissent exploser leurs vieux secrets, qui crient soudainement, contre toute attente, leurs anciennes blessures. Ces personnages-là sont comme dans la vie : ils s'échinent à cacher des choses comme si, faire savoir de ces choses, ça pouvaient les menacer. Sauf qu'il s'agit des secrets de personnages exceptionnels, extrêmes dans leur détermination, leur sensibilité, leur beauté et leur indépendance. D'où la puissance de ce texte.
Le style de Dimova est celui de son précédent livre ("Mères") : débridé, en cascade, sans rien pour s'arrêter, sans frein ni barrage de ponctuation. A mesure qu'on entre dans la connaissance de ces personnages, on entre en connivence avec les différents personnages et on s'attache à ces figures qui se battent pour faire survivre leurs aspirations.
Ioura se confie à son cousin. Elle confie ce que lui a confié la vieille femme qu'elle a accompagné dans ses derniers jours, Adriana. "Adriana a dit à Ioura qui m'a dit"... Le récit est donc deux fois raconté. Il est délivré au lecteur par ce cousin, un narrateur qui n'est pas neutre car lui aussi a son petit secret ; il est donc délivré avec son coeur à lui, sa sensibilité.
Le récit prend une force d'autant plus forte qu'elle passe par plusieurs personnes avant d'atteindre le lecteur, comme un conte, comme chargé de fantasmes.
Un texte magnifique et franchement original. Et ça se lit trop vite.