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A la sortie de la guerre, les hommes sont rares, ou en mauvais état... C'est le temps des révolutions, de l'Europe, et des femmes... des femmes conscientes de leur pouvoir, qui s'émancipent de leurs foyers, tirent les ficelles, et se réapproprient leur destin. Le jour où Gabrielle Thomas, dans sa paisible bourgade, tend à Adelphe le pasteur un exemplaire de Nêne, prix Goncourt de l'année, que chacun lit et annote à son tour, la vie des personnages bascule, les lois divines et terrestres sont menacées.
Gabrielle d'abord, la trop honnête paroissienne ; Blanche, la bonne qui mène son maître par le bout du nez ; puis Adelphe, pasteur débonnaire que ce tourbillon de femmes revendicatrices empêche de dormir : puis ses femmes, puis son fils, puis... Chacun fait revivre à sa manière la partition du livre, en tentant d'en changer la fin.
Adelphe, un pasteur chahuté par les femmes
Dans ce roman doux-amer, l’auteure (« longtemps flemmarde » avant de devenir écrivaine) nous dépeint, avec une pointe d’ironie, Adelphe Delalande, un pasteur très humain, très à l’écoute, et pourtant déboussolé par ses paroissiennes. Des femmes qui, aidées par leurs lectures, revendiquent toutes une nouvelle vie après la Grande Guerre de 14-18. Avec toute son empathie d’homme religieux, ce pasteur est entraîné malgré lui dans des choix d’homme tout court. Les femmes qui gravitent autour de lui sont si déterminées dans leurs propres désirs qu’il ne peut que se laisser emporter telle une feuille posée sur les flots d’un fleuve. Et c’est jubilatoire. Un roman plein de tendresse. Un très bel hommage au deuxième roman « Nêne » d’Ernest Pérochon, prix Goncourt 1920.