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Une grande solitude amène à parler aux absents ; que ces absents soient des amis, des ennemis ; des vivants ou des morts ; Dieu lui-même. Par le fait même qu'ils soient absents, il n'y a pas de réponses. On parle dans le silence. Parfois, ce silence fait mal. On imagine. On interprète. A l'a(A)bsent(e), on peut tout confier : ses joies comme ses peines ; ses interrogations ; ses espérances ; ses fantasmes ; le temps qui passe...
L'a(A)bsent(e), c'est ce tu (Tu) à qui l'on s'adresse ; ou bien ce "vous" , si la distance est plus grande. Aussi, ce peut être "elle" , "ils" , lorsqu'il n'y a pas d'intimité. Mais, tout comme "je est un autre" , selon les mots de Rimbaud, le "tu" peut renvoyer à nous-mêmes. Alors l'invocation, l'apostrophe deviennent monologue adressé à soi-même, sans que soit imaginée une oreille attentive (sa propre oreille est-elle plus "attentive" que celle de l'autre ? ).
Au théâtre, plusieurs personnages interviennent, prennent parole. En poésie, le poète est seul à parler. Mais, en lui, une multitude de voix peuvent se faire entendre. Il est antenne des voix du monde.