Dans ce jeu entre poésie et musique électronique expérimentale qui se refuse à toute stabilité, il est avant tout question de fabriquer des fantaisies, des bifurcations, des excès, des cassures, des vertiges et des déséquilibres. Bruits de bouche, phrases, images, défaillances de la voix, remous sonores, manipulations techniques s'enchaînent, s'engendrent, se perturbent et se relancent, déformations incongrues, secousses amplifiées, échos décalés, chocs, courts-circuits se succèdent, se superposent, se répètent et se compliquent. Cette matière se veut délibérément provisoire, ouverte, en suspens, car faite d'imprévus, de tensions, de contradictions, de fragments multiples, disponibles, redistribués comme dans un puzzle incertain, en mutation continuelle, dont on tenterait en vain de reconstituer l'ensemble.