A pied d'oeuvre

Par : Franck Courtès

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  • Nombre de pages219
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.145 kg
  • Dimensions10,8 cm × 17,8 cm × 1,4 cm
  • ISBN978-2-07-309565-7
  • EAN9782073095657
  • Date de parution20/03/2025
  • CollectionFolio
  • ÉditeurFolio

Résumé

"Entre mon métier d'écrivain et celui de manoeuvre, je ne suis socialement plus rien de précis. Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité : il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit". Voici l'histoire vraie d'un photographe à succès qui abandonne tout pour se consacrer à l'écriture, et découvre la pauvreté. Récit radical où se mêlent lucidité et autodérision, A pied d'oeuvre est le livre d'un homme prêt à payer sa liberté au prix fort.
"Entre mon métier d'écrivain et celui de manoeuvre, je ne suis socialement plus rien de précis. Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité : il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit". Voici l'histoire vraie d'un photographe à succès qui abandonne tout pour se consacrer à l'écriture, et découvre la pauvreté. Récit radical où se mêlent lucidité et autodérision, A pied d'oeuvre est le livre d'un homme prêt à payer sa liberté au prix fort.

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4.5/5
sur 2 notes dont 2 avis lecteurs
Radiographie brûlante des nouveaux confins de la pauvreté en Occident
Ecrivain serait-il une profession maudite ? Le même jour en cette dernière rentrée littéraire paraissaient deux ouvrages sur cette question, comme les deux faces d’une même médaille. Tandis que, dans Les petits farceurs, Louis-Henri de La Rochefoucault satirise fort ironiquement le monde de l’édition et les ficelles mercantiles dont les auteurs et leurs livres font les frais, Franck Courtès relate quant à lui son expérience d’écrivain crève-la-faim, contraint aux petits boulots ubérisés. Photographe reconnu et prisé par les plus grands journaux et magazines, l’auteur dégoûté par les travers croissants de cette profession sinistrée décide en 2013, après le « petit succès » d’un premier livre, de désormais se consacrer à l’écriture. Commence pour lui un éprouvant et désespérant parcours du combattant. « Le métier d’écrivain consiste à entretenir un feu qui ne demande qu’à s’éteindre. Un feu dans la neige. » « Achever un texte ne veut pas dire être publié, être publié ne veut pas dire être lu, être lu ne veut pas dire être aimé, être aimé ne veut pas dire avoir du succès, avoir du succès n’augure aucune fortune. » Avec deux cent cinquante euros de droits d’auteur mensuels, même logé dans un studio par sa mère, on a beau être passé à La Grande Librairie et avoir été goncourisable, tout cela ne nourrit pas son homme. Cinquantenaire sans qualifications rejeté par le monde classique du travail, il se tourne vers « celui plus méconnu et sulfureux des applications de plateformes de travail. Elles sont à Uber, la plus connue, ce que les accordéonistes dans le métro sont aux concertistes d’opéra. » Le matin, il écrira et, le reste du temps, prendra tous les petits boulots qu’il trouvera. « Le travail ne manque pas pour ceux qui ne savent rien faire. » Mais quel travail… : « environ quinze euros pour une matinée, parfois vingt avec le pourboire, parfois moins quand plusieurs manœuvres désirent la même mission et que le client fait baisser le tarif ». Et encore, seulement deux ou trois fois par semaine, tant la concurrence, par enchères inversées, s’avère acharnée. Ici, le droit du travail n’a plus cours, la seule loi est celle des algorithmes qui comptent avec indifférence vos étoiles d’appréciation, peu importe si vous laissez la moitié de votre peau dans des tâches souvent physiques, voire dangereuses, payées une misère sans la moindre protection sociale. Les malheureux aux abois ne manquent pas, à commencer par les Africains sans papiers, prêts à accepter des courses à trois euros, « par tous les temps, sur des vélos mal entretenus ou des Vélib’ trafiqués. Leurs genoux ne tiennent pas deux ans le rythme. Qu’importe, le flux migratoire fournit de frais mollets. On aura à n’importe quelle heure son plateau de sushis ou sa pizza, quoi qu’il en coûte en ménisques africains. » Interchangeables, cloisonnés et rendus invisibles par la déshumanisation numérique, ces journaliers d’un nouveau genre viennent gonfler les rangs d’une pauvreté d’un nouveau type, celle, silencieuse, d’individus hétéroclites qui ne forment aucune classe sociale et n’ont aucune chance, ni de se rebeller, ni de se défendre. « Le système carcéral des usines d’antan s’est vu remplacé par le bracelet électronique des applications. Les murs ont disparu, pas le joug. » S’il avait lu La Rochefoucault auparavant, se serait-il jeté dans l’arène littéraire avec la même candide confiance en les pouvoirs sonnants et trébuchants de son réel talent ? Alors que sans se plaindre il en paye le prix fort, Franck Courtès signe de son élégance digne et posée, non pas seulement la terrible chronique de son propre dévissage social, mais aussi, avec un sens de la formule qui en démultiplie l’impact, une radiographie brûlante des nouveaux confins de la pauvreté en Occident, là où l’ubérisation et les plateformes numériques de travail recyclent pour leur profit, au mépris de toute loi sociale, les « rebuts » du marché du travail.
Ecrivain serait-il une profession maudite ? Le même jour en cette dernière rentrée littéraire paraissaient deux ouvrages sur cette question, comme les deux faces d’une même médaille. Tandis que, dans Les petits farceurs, Louis-Henri de La Rochefoucault satirise fort ironiquement le monde de l’édition et les ficelles mercantiles dont les auteurs et leurs livres font les frais, Franck Courtès relate quant à lui son expérience d’écrivain crève-la-faim, contraint aux petits boulots ubérisés. Photographe reconnu et prisé par les plus grands journaux et magazines, l’auteur dégoûté par les travers croissants de cette profession sinistrée décide en 2013, après le « petit succès » d’un premier livre, de désormais se consacrer à l’écriture. Commence pour lui un éprouvant et désespérant parcours du combattant. « Le métier d’écrivain consiste à entretenir un feu qui ne demande qu’à s’éteindre. Un feu dans la neige. » « Achever un texte ne veut pas dire être publié, être publié ne veut pas dire être lu, être lu ne veut pas dire être aimé, être aimé ne veut pas dire avoir du succès, avoir du succès n’augure aucune fortune. » Avec deux cent cinquante euros de droits d’auteur mensuels, même logé dans un studio par sa mère, on a beau être passé à La Grande Librairie et avoir été goncourisable, tout cela ne nourrit pas son homme. Cinquantenaire sans qualifications rejeté par le monde classique du travail, il se tourne vers « celui plus méconnu et sulfureux des applications de plateformes de travail. Elles sont à Uber, la plus connue, ce que les accordéonistes dans le métro sont aux concertistes d’opéra. » Le matin, il écrira et, le reste du temps, prendra tous les petits boulots qu’il trouvera. « Le travail ne manque pas pour ceux qui ne savent rien faire. » Mais quel travail… : « environ quinze euros pour une matinée, parfois vingt avec le pourboire, parfois moins quand plusieurs manœuvres désirent la même mission et que le client fait baisser le tarif ». Et encore, seulement deux ou trois fois par semaine, tant la concurrence, par enchères inversées, s’avère acharnée. Ici, le droit du travail n’a plus cours, la seule loi est celle des algorithmes qui comptent avec indifférence vos étoiles d’appréciation, peu importe si vous laissez la moitié de votre peau dans des tâches souvent physiques, voire dangereuses, payées une misère sans la moindre protection sociale. Les malheureux aux abois ne manquent pas, à commencer par les Africains sans papiers, prêts à accepter des courses à trois euros, « par tous les temps, sur des vélos mal entretenus ou des Vélib’ trafiqués. Leurs genoux ne tiennent pas deux ans le rythme. Qu’importe, le flux migratoire fournit de frais mollets. On aura à n’importe quelle heure son plateau de sushis ou sa pizza, quoi qu’il en coûte en ménisques africains. » Interchangeables, cloisonnés et rendus invisibles par la déshumanisation numérique, ces journaliers d’un nouveau genre viennent gonfler les rangs d’une pauvreté d’un nouveau type, celle, silencieuse, d’individus hétéroclites qui ne forment aucune classe sociale et n’ont aucune chance, ni de se rebeller, ni de se défendre. « Le système carcéral des usines d’antan s’est vu remplacé par le bracelet électronique des applications. Les murs ont disparu, pas le joug. » S’il avait lu La Rochefoucault auparavant, se serait-il jeté dans l’arène littéraire avec la même candide confiance en les pouvoirs sonnants et trébuchants de son réel talent ? Alors que sans se plaindre il en paye le prix fort, Franck Courtès signe de son élégance digne et posée, non pas seulement la terrible chronique de son propre dévissage social, mais aussi, avec un sens de la formule qui en démultiplie l’impact, une radiographie brûlante des nouveaux confins de la pauvreté en Occident, là où l’ubérisation et les plateformes numériques de travail recyclent pour leur profit, au mépris de toute loi sociale, les « rebuts » du marché du travail.
Excellent livre
Excellent livre dont je recommande fortement la lecture. De sa plume à la fois affûtée et douce, l’écrivain dépeint au vitriol une société en perte de repères et qui, en conséquence, maltraite une partie de ses artistes : les écrivains. En lisant cette autobiographie implacable, le lecteur a un aperçu lucide de la pauvreté actuelle et de tout ce qu’elle a d’inhumain : l’homme ravalé au rang d’objet à tout faire, l’ubérisation des rapports sociaux, le manque de droits pour les précaires et comment algorithmes et plateformes permettent une exploitation de l’homme par l’homme sous couvert d’une hypocrisie souriante de tendance « cool » et « moderniste »… On ne peut qu’être indigné à la lecture de ce texte dont la lecture constitue d’ailleurs un choc. Mais cet écrivain ne fait que dire la réalité - ou plutôt, il la crache… (Cela m’a rappelé l’excellent texte autobiographique d’Orwell « Dans la dèche à Paris et à Londres »). Les vrais artistes - et cet écrivain en est un - sont là pour questionner la société et l’aider à prendre conscience de ses limites… Je vais acheter ses autres livres, je ne comprends pas pourquoi cet écrivain n’a pas eu d’autres prix littéraires.
Excellent livre dont je recommande fortement la lecture. De sa plume à la fois affûtée et douce, l’écrivain dépeint au vitriol une société en perte de repères et qui, en conséquence, maltraite une partie de ses artistes : les écrivains. En lisant cette autobiographie implacable, le lecteur a un aperçu lucide de la pauvreté actuelle et de tout ce qu’elle a d’inhumain : l’homme ravalé au rang d’objet à tout faire, l’ubérisation des rapports sociaux, le manque de droits pour les précaires et comment algorithmes et plateformes permettent une exploitation de l’homme par l’homme sous couvert d’une hypocrisie souriante de tendance « cool » et « moderniste »… On ne peut qu’être indigné à la lecture de ce texte dont la lecture constitue d’ailleurs un choc. Mais cet écrivain ne fait que dire la réalité - ou plutôt, il la crache… (Cela m’a rappelé l’excellent texte autobiographique d’Orwell « Dans la dèche à Paris et à Londres »). Les vrais artistes - et cet écrivain en est un - sont là pour questionner la société et l’aider à prendre conscience de ses limites… Je vais acheter ses autres livres, je ne comprends pas pourquoi cet écrivain n’a pas eu d’autres prix littéraires.
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