Les Miserables. Tome 1

Que dire sur ce chef-d'oeuvre qui ne l'a pas encore été? Je n'ai pas l'intention de faire la critique de ce livre, mais plutôt de vous dire pourquoi vous devriez le lire. C'est vrai les 900 pages de chaque tome peuvent rebuter, mais si vous arrivez à dépasser cette peur, vous découvrirez une histoire universelle captivante. Nous sommes loin des longues descriptions souvent caractéristiques de la littérature de cette époque, ici le récit ne fait que servir les personnages. C'est vrai, il y a plusieurs passages en parallèle du récit, véritables essais sur différents sujets de société, mais s'ils vous ennuient au bout de quelques pages, n'ayez pas honte, sautez les!

Victor Hugo nous propose une oeuvre incroyablement dense. Une histoire de rédemption sur fond de France en pleine métamorphose économique et morale. Les Misérables est une oeuvre qui vît dans son temps, la société françaose du XIX ième. Mais écrite par un génie, ses questions restent intemporelles. Ma citation préféré qui résume le livre: "Or peut-on toucher sans cesse, et nuit et jour, à toutes les détresses, à toutes les infortunes, à toutes les indigences, sans avoir soi-même sur soi un peu de cette misère, comme la poussière du travail ? Se figure-t-on un homme qui est près d’un brasier, et qui n’a pas chaud ? Se figure-t-on un ouvrier qui travaille sans cesse à une fournaise, et qui n’a ni un cheveu brûlé, ni un ongle noirci, ni une goutte de sueur, ni un grain de cendre au visage ? La première preuve de la charité chez le prêtre, chez l’évêque surtout, c’est la pauvreté."

Sa délectation évidente à décrire la misère me dérange. On en ressort dégouté de l'humanité, les deux pieds dans la boue. De plus, ce "trousseur de bonnes" en posture de perpétuel exilé alors qu'il pouvait très bien retourner en France, a passé sa vie à donner des leçons à tout le monde. Un homme pas sympathique, agissant systématiquement dans l'ostentation qui il est vrai avait un sacré coup de pinceau ! J'aime bien ses sanguines.