Oui, vous avez bien lu : 17h d'écoute pour ce roman foisonnant (enfin, la première partie du triptyque, seulement). Je salue donc la performance des deux acteurs qui tiennent les rôles principaux : Maïa Baran pour Aomamé et Emmanuel Dekoninck pour Tengo.
Venons-en au roman lui-même. Je connaissais Murakami à travers quelques romans lu de lui, dont "Kafka sur le rivage" qui m'avait charmé dès le départ. Ce roman-ci n'a pas fait effet tout de suite. Je l'ai trouvé un peu long à démarrer, plein de digressions qui me perdaient un tantinet.
Puis, j'ai compris le rythme de la narration
et de l'histoire, au fil des heures, les personnages sont devenus plus clairs, et le charme a opéré.
Le monde imaginaire de 1Q84 et de ses deux lunes ; mais aussi le monde réel et ses hommes qui n'aimaient pas les femmes.
Mais tout de même, l'auteur tourne un peu autour du pot. Chercherait-il le Nobel qui lui a échappé depuis quelques années ?
Et puis ses histoires de Little People m'ont d'abord fait penser aux petits personnages avec lesquels jouaient mes enfants. Un peu trivial comme comparaison. Non, l'auteur est plus intellectuel et oppose Little people et Big Brother, bien sûr. Big Brother - 1984 - tout un programme.
Il est également beaucoup question de whisky dans cette première partie. Trois marques sont sitées et comparées. N'étant pas une amatrice, j'ai trouvé tout de même que les personnages picolaient.
Et puis ouf, pas de jazz cette fois-ci, mais de la musique classique. Il va d'ailleurs falloir que je cherche ce fameux morceau dont il est question tout le long du livre.
Où veut-il emmener son lecteur ? J'ai hâte de le savoir !
L'image que je retiendrai :
Celle des deux lunes, justement, à la fois poétique et pleine d'interrogations.
A propos de mon écoute :
17h, ça fait long à écouter, et pas question de hâcher ma lecture en voiture (d'autant que parfois, je ne suis pas concentré sur ce qui se dit à la radio quand je conduis....)
Me voici donc installée dans une pièce à peu près calme, loin des enfants, car je profite des vacances pour ne pas trop entrecouper le récit. Murakami réclame une attention de tous les instants et à (presque) tous les détails.
J'ai à ce propos regretté de ne pouvoir retourner sur les passages qui m'avaient échappées. Je suis une visuelle (merci la télé...) et j'arrive à me souvenir de passages écrits sur lesquels j'ai besoin de revenir. A l'oral, c'est plus difficile.
Une expérience intéressante, mais sans doute plus valable pour les textes courts.
1Q84 est un roman en deux tomes (bientôt trois), qui nous transporte dans le Tokyo de 1984. Nous sommes donc au lendemain des années 70, durant lesquelles les hommes se sont battus avec passion pour de grands idéaux. Or voilà la décennie 80 marque elle l'arrivée du pragmatisme et les lendemains qui déchantent pour beaucoup : Perte de repère, frustration, cette décennie est celle de la quête du sens et nos personnages Tengo, jeune auteur qui récrit l'étrange livre d'une jeune adolescente, et Aemomé, professeur de self combat de 29 ans et tueuse, sont tous deux portés par l'envie de comprendre le monde qui les entourent.
Murakami nous livre avec brio, une histoire qui navigue entre monde réel et monde fantastique, et nous contraint à le suivre dans une danse que nous ne maîtrisons point.