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"1816, année extraordinaire, unique et à jamais mémorable". C'est ainsi que Louis Verguet commence la chronique de cette année sans été, dans le livre de comptes familial tenu depuis 1697 par sa lignée de vignerons jurassiens, où se lisent état des récoltes, étendue des propriétés, achats et location, anecdotes et chroniques, recettes et chansons populaires. En mars 1815, le Tambora, volcan indonésien, donne lieu à une formidable éruption.
Les ciels d'Europe et d'Amérique du Nord s'en trouvent obscurcis : chute des températures, récoltes nulles et famine s'ensuivent. De Jefferson à Lord Byron, de nombreux témoignages corroborent cette dramatique anomalie climatique.
catastrophe climatique de 1816
Rares sont les documents émanant du peuple. Avec "1816 l'année sans été" nous entrons directement dans le vécu d'un petit vigneron du Jura retraçant la chronique de son village sous la catastrophe de cette année terrible. Un document exceptionnel par l'écriture de ce personnage, par le caractère extraordinaire de l'évènement climatique, par son origine avec l'éruption en 1815 du volcan indonésien le Tambora, enfin par l'extension mondiale de ce désastre. Ce document est consigné dans le livre de raison tenu depuis 1697 par une même famille et conservé dans la même maison depuis cette date. Il comprend outre la relation de 1816 sur 40pages, des anecdotes, relevés des récoltes ou des propriétés, locations de vignes et amodiations, recettes comme celle de l'élixir du Suédois, chansons etc... Mon travail a été de" mettre en musique" ce manuscrit, d'en présenter le cadre et les acteurs, et en épilogue d'évoquer l'éruption du Tambora et la présence à Genève de Lord Byron et Mary Shelley qui commença en ce lieu l'écriture de Frankenstein. Simple transcripteur, je suis d'autant plus à l'aise pour souligner les mérites de cet ouvrage.