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Nul ne peut prétendre définir le paysage comme un objet qui serait soit entièrement culturel, soit entièrement naturel ; il supporte maints cadres théoriques (philosophique, esthétique, historique, anthropologique, sociologique, etc.) tout en ayant constitué un réservoir d'agir politique et d'expression artistique ; le caractère flou du concept autorise tous les conforts interprétatifs, mais aussi tous les abus gestionnaires.
C'est pourquoi il constitue un terrain particulièrement intéressant pour confronter des points de vue, des pratiques et des épistémologies. L'idée est donc de contourner les approches parfois exclusivement sémiotiques (ce que nous dit le paysage, ce que signifie le paysage, etc.), ou parfois uniquement sociologiques (le paysage comme construit social) pour interroger ce qui dans le paysage dérange nos prétentions à la modélisation ou au surplomb : par exemple comment maintenir dans nos objets et actions la sensibilité, les troubles ou les énigmes liés aux difficultés de penser à la fois la nature et les institutions, les représentations et les actions, les engagements et les déplacements des individus, les approches scientifiques et les intérêts des praticiens ?