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Emanant d'historien(ne)s du patronat, des salariés, des fonctionnaires et, fait plus singulier, de responsables de l'Institut d'histoire sociale et des instituts fédéraux de la CGT - qui ont favorisé l'accès à des archives inédites - les contributions rassemblées ici s'attachent surtout à l'analyse de pratiques syndicales multiples, surtout à l'échelle fédérale, dans la situation d'exception de guerre et d'occupation.
Avec in fine tin constat, corroborant celui formulé par Ian Kershaw à propos de l'Allemagne: " les pressions économiques de la guerre " constituent sans doute un déterminant plus probant que les choix idéologiques. Du fait des archives disponibles - qui reflètent pour partie la pression des institutions vichyssoises - le volume privilégie, par nécessité, les fédérations de syndicats " légaux ": les ex-confédérés de la CGT - surtout les " fédéraux " loyaux au régime - ainsi que les syndicats patronaux, minorant de fait les autres échelles d'observation ainsi que les syndicats professionnels, la CFTC et les ex-unitaires de la CGT.
Mais les acteurs de ce syndicalisme " légal " ne pouvant faire abstraction de celui qui l'est moins ou ne l'est pas du tout - sous des formes d'ailleurs complexes de cohabitation - le croisement des regards et des échelles a été poussé au plus loin pour analyser les épreuves exceptionnelles subies par les diverses formes du syndicalisme et, une fois refermée la parenthèse des années noires, les traces parfois durables qu'elles y ont laissées.