Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Ma mère avait ouvert une bouteille ; pour le repas dominical c'est normal. (...)
C'est alors qu'on l'a regardé. Ma mère a dit " mon Dieu ! " On s'est...
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Ma mère avait ouvert une bouteille ; pour le repas dominical c'est normal. (...)
C'est alors qu'on l'a regardé. Ma mère a dit " mon Dieu ! " On s'est tous levés d'un coup. Quelle tête il avait !
Ma mère m'a regardée : " Appelle les pompiers ! " J'ai pensé : pourquoi moi ? Pourquoi toujours moi ? Mais ça n'était pas le moment. J'ai vérifié qu'il respirait. Pour savoir quoi dire aux pompiers. Oui, il respirait. (...)
Je dis aux pompiers que mon père va mourir. C'est pour qu'ils apprécient le degré d'urgence. c'est la énième fois qu'on les appelle parce que mon père meurt.
Ils finiront par se lasser.
Ce dimanche-là, elle s'était jurée de ne pas assister au sacro-saint déjeuner familial, mais après tout c'était l'anniversaire de son père, malade en sursis, et peut-être même le dernier.
Et justement, quelques heures plus tard ; les voilà tous, la narratrice, son frère, sa sœur et leur mère, à compter les soupirs du père agonisant, un pour chaque bougie, pensent-ils.
Dans l'attente de l'heure fatidique, chacun se révèle dans la plus cruelle nudité, jaugé par le regard impitoyable de l'héroïne. cette jeune fille qui se croit transparente, qui n'a jamais d'avis, jamais d'amant et a qui l'on a volé son prénom.
A travers le récit de ce huis clos familial, Isabelle Minière signe un roman grinçant et drôle à la fois.
Un vrai régal.