Le jour se lève sur l'Algérie

Un appel lointain l'arrache de son sommeil. Est-ce le chant des sirènes ou les pleurs d'une mère ? Il enjambe, furibond, les vingt marches de la tour, se retrouve de nouveau sur la scène d'hier et la tête, hors contrôle, virevoltante, à tout rompre. Les aiguilles des boussoles tourbillonnent frénétiques. Oui, la mer se déchaîne et se vide de son eau des abysses jonchés de ses formes juvéniles. Ces couleurs de l'Emblème le libèrent de ses chaînes.
Il promet que son encre fera revivre leurs âmes. Il se laisse emporter par les vagues qui déferlent, envahit à son tour toutes les places proscrites et il scande, impudique, les slogans réprimés, cet élan de ferveur, un ciment pour la cause. Elle s'effondre de la tour et emporte ses tyrans. La chanson du hirak a vaincu son Goliath. Je t'offre mon coeur pour pleurer tes peines, effacer ta peur et détruire tes chaînes.