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Quand on est vieux, si on est bien physiquement et moralement, on reste avec les enfants pour ceux qui en ont. Autrement c'est la Maison de retraite. Idem si le corps ou l'esprit ont une tendance à battre de l'aile, là, c'est l'Etablissement Spécialisé, voire Psychiatrique. Mais, quand tout marche à peu près bien, et que le moteur est une hargne intrinsèquement vissée à la personne ? Quelle solution ? Dans la maison de retraite "Sainte Marguerite", à Crémieu, en Nord Dauphiné, les nonnes, encore présentes à cette époque-là, avaient bien de la peine à garder leur calme en face de cette vieille femme toute rabougrie.
Ses petits yeux vifs et méchants, son visage basané par le soleil et tout fripé par les années, montraient un caractère bien trempé. Mais sa petite stature et son dos un peu voûté la rendaient toute fragile. Tiens, croyez-le ... A chaque instant, on avait l'impression qu'elle allait se casser. Tiens donc ... Ce jour-là, dans un élan de lucidité, elle demanda, que dis-je, elle ordonna à une soeur qui passait près d'elle, de lui apporter de quoi écrire une lettre.
Ce que soeur Dominique fit dans l'instant. On était le 13 novembre 2005. Trois jours plus tard, elle passait de vie à trépas au grand soulagement de tous. Elle avait décidé que son coeur n'avait plus de raison de battre, puisqu'elle avait fait, maintenant, tout le mal qu'elle pouvait faire. Elle avait alors quatre-vingt-sept ans révolus.