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Aujourd'hui, la soirée était tiède et de longs nuages blancs flottaient au-dessus des dentelures encore neigeuses du Jura. Il y avait pourtant dans l'air une grande langueur, une paix d'attente, avant la grande poussée de vie de mai. Je sais bien qu'en passant les heures indéfiniment prolongées assise à ma fenêtre, à contempler, à travers le paysage familier de cette banlieue mélancolique, ma propre tristesse, je perds les fruits du labeur acharné, presque sincère de tout le semestre d'hiver...
Mais l'ennui du présent et sa monotonie m'accablent et, comme toujours, je me plonge dans la vie contemplative...
Dunes
« Le soleil avait disparu derrière les dunes et les derniers rayons roses du jour glissaient au ras du sol (…). »
Infatigable voyageuse, poétesse à l'âme de feu, Isabelle Eberhardt est LA figure sensible de la littérature de voyage. Sa voix envoûte et résonne longtemps encore après la lecture...
Superbement raconté, le désert nous apparaît ici dans toute sa nudité. Quelle fougue, quelle destinée que celle de cette femme, aussi tragique soit-elle !
Un récit à lire le soir, au coucher, pour rêver.