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"Eh bien, disait Richard, en brossant son habit de livrée, c'est donc après-demain que cette belle provinciale arrive ? --Vraiment oui, répondit mademoiselle Julie, madame vient de m'ordonner d'aller visiter l'appartement qu'elle lui destine, pour savoir s'il n'y manque rien de ce qui peut être commode à sa belle-soeur ; je crois qu'on aurait bien pu se dispenser de faire meubler à neuf tout ce corps-de-logis ; madame de Saverny, accoutumée aux grands fauteuils de son vieux château, ne s'apercevra peut-être pas de tous les frais que madame a faits pour décorer son appartement à la dernière mode.
-- C'est donc une vieille femme ? --Point du tout, elle a tout au plus vingt-deux ans ; M. le comte est son aîné de plus de dix années, et madame la comtesse a bien au moins sept ou huit ans de plus que sa belle-soeur, puisqu'elle en avoue quatre. --Et cette parente a-telle un mari, des enfants, une gouvernante ? Faudra-t-il servir tout ce monde-là? --Grace au ciel, elle est veuve ; et je pense qu'elle est riche, car son mari était, je crois, aussi vieux que son château ; et l'on n'épouse guère un vieillard que pour sa fortune.
--Qui nous amène-t-elle ici ? --Tout ce qu'il faut pour s'y établir, des gens, des chevaux ; enfin, jusqu'à sa nourrice. --Ah ! c'est un peu trop fort.