Passion simple

• Autobiographie
• femme
• Attente
• amant
• sentiments
• sexualité
• féminisme
• infidélité
• passion amoureuse
• Annie Ernaux
• Passion simple
• 1991
• minimaliste
• épanouissement

"Passion simple" est un court récit qui revient aux fondamentaux de l'amour, mettant en lumière un sujet universel et maintes fois abordé dans de nombreux récits ; le plaisir vivifiant et excitant d'avoir un amant ou une maîtresse ! Comme Emma Bovary, qui dans les bras de Rodolphe et de Léon, en n'oublie son piètre mari, son Charles Bovary impotent et pathétiquement amoureux... En choisissant ce sujet devenu une référence littéraire en matière d'histoire amoureuse, Annie Ernaux nous propose en effet un sujet simple, une passion simple, mais dans une écriture fouillée et proprement travaillée, loin d'être naïve et banale !

Chaque terme, chaque mot, trouvent une place toute choisie, déposés avec soin dans des entrelacements de phrases qui n'ont plus besoin d'aucune retouche. Fluide, son texte se lit comme on dévorerait un article de presse passionnant, apprenant à chaque phrase, quelque chose de plus, pénétrant davantage dans l'esprit complexe de ce personnage aux vibrations nocturnes et aux attentes fébriles... Nous comprenons alors cette femme qui nous est présentée, à l'instar d'une amie que l'on connaît depuis longtemps. Un texte limpide et aéré, qui se lit en un temps record, mais qui nous apprend bien plus qu'un monument littéraire de 400 pages !

"Passion simple" est donc un texte intime, privé, écrit sous la forme d'un journal secret, tenu comme suspendu au fil des jours, des heures que laissent languir l'attente des jours passés loin de l'amant, ces infernales heures auprès du téléphone qui tarde à sonner, face à la porte qui peut s'ouvrir à tout instant ! Un texte privé qui semble ne pas être destiné à être publié, écrit comme on écrit un journal intime pour soi-même, rien que pour se rassurer, pour passer le temps, se conforter dans l'idée que nous avons une vie épanouissante et extraordinaire, qui vaut la peine d'être vécue, le coup que l'on prenne des risques pour elle, qu'on la brûle par les deux bouts, qu'on fasse tel ou tel choix de vie. Le choix d'avoir un amant et de s'y accrocher comme à un ravin, le choix de devenir dépendant d'un être qui au départ, n'était que de passage, que pour une nuit, une nuit devenue l'infini, un tout, une moitié, une raison de vivre, de se lever chaque matin, de s'apprêter avec patience...