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"Wunderkind" est le premier livre que je lis de cette rentrée littéraire 2013 ; c’est aussi ma première grosse claque. Le texte est très court (il fait moins de 100 pages) et pourtant il m’a laissé vraiment une forte impression.
De quoi cela parle ? Le narrateur Konstantin est un adolescent de 15 ans, jeune pianiste prodige inscrit au Conservatoire de Sofia pour Enfants Prodiges. Nous sommes en 1987 et la Bulgarie est encore sous le joug du régime communiste. Les chapitres se succèdent comme des instantanés de la vie de Konstantin dans cette école, sans vraiment de fil rouge conducteur.
Pourquoi
c’est génial ? Grâce à l’écriture de l’auteur, « miroitante et viscérale [qui] déferle telle une symphonie, avec un piano à queue pour machine à écrire » (pour reprendre les mots de Patti Smith). Il faut lire ce roman comme une véritable partition et se laisser emporter par les descriptions virtuoses de Konstantin quand celui-ci parle de la musique. La plume impétueuse de Nikolai Grozni déborde d’un bouillonnement généreux et mobilise tous nos sens ; elle arrive à capturer pour nous l’émotion pourtant impalpable qui se joue à l’écoute des Préludes de Chopin, de la Vocalise de Rachmaninov, des Intermezzos de Brahms, etc. Et tout cela est proprement jubilatoire. L’importance accordée à la musique est d’autant plus renforcée qu’elle prend place dans le roman au sein d’une société qui étouffe sous le poids de l’ordre, de la censure et de la corruption exercée par le système soviétique. La musique apparaît ici comme un espace de liberté absolue qui étincelle d’autant plus face à cet environnement conformiste et hostile. Le contraste est vraiment saisissant.
Mais encore ? Il faut dire aussi dire quelques mots sur le narrateur de "Wunderkind". Figure typique de l’adolescence, Konstantin est en rébellion constante face au monde qui l’entoure, et plus particulièrement face à l’autorité sous toute ses formes : il méprise ses parents qu’il décrit comme "deux monstres qui conspiraient nuit et jour à broyer mon identité" (page 68) et avec lesquels il n’a plus de rapport ; élève indiscipliné, il s’oppose aussi à la direction de l’école et n’hésite pas à désobéir aux règles établies dans l’enceinte de l’établissement ; et bien évidemment, il se révolte ouvertement contre l’URSS et le régime communiste qui gangrène sa ville et son pays. C’est un enfant surdoué et plein de morgue car il est conscient de sa valeur, hypersensible et très intelligent. Cette personnalité complexe et captivante fait également tout le charme du roman.
Bref, vous l’aurez compris, ce livre est un vrai coup de cœur pour moi !
Wunderkind - Nikolai Grozni
"Wunderkind" est le premier livre que je lis de cette rentrée littéraire 2013 ; c’est aussi ma première grosse claque. Le texte est très court (il fait moins de 100 pages) et pourtant il m’a laissé vraiment une forte impression.
De quoi cela parle ? Le narrateur Konstantin est un adolescent de 15 ans, jeune pianiste prodige inscrit au Conservatoire de Sofia pour Enfants Prodiges. Nous sommes en 1987 et la Bulgarie est encore sous le joug du régime communiste. Les chapitres se succèdent comme des instantanés de la vie de Konstantin dans cette école, sans vraiment de fil rouge conducteur.
Pourquoi c’est génial ? Grâce à l’écriture de l’auteur, « miroitante et viscérale [qui] déferle telle une symphonie, avec un piano à queue pour machine à écrire » (pour reprendre les mots de Patti Smith). Il faut lire ce roman comme une véritable partition et se laisser emporter par les descriptions virtuoses de Konstantin quand celui-ci parle de la musique. La plume impétueuse de Nikolai Grozni déborde d’un bouillonnement généreux et mobilise tous nos sens ; elle arrive à capturer pour nous l’émotion pourtant impalpable qui se joue à l’écoute des Préludes de Chopin, de la Vocalise de Rachmaninov, des Intermezzos de Brahms, etc. Et tout cela est proprement jubilatoire. L’importance accordée à la musique est d’autant plus renforcée qu’elle prend place dans le roman au sein d’une société qui étouffe sous le poids de l’ordre, de la censure et de la corruption exercée par le système soviétique. La musique apparaît ici comme un espace de liberté absolue qui étincelle d’autant plus face à cet environnement conformiste et hostile. Le contraste est vraiment saisissant.
Mais encore ? Il faut dire aussi dire quelques mots sur le narrateur de "Wunderkind". Figure typique de l’adolescence, Konstantin est en rébellion constante face au monde qui l’entoure, et plus particulièrement face à l’autorité sous toute ses formes : il méprise ses parents qu’il décrit comme "deux monstres qui conspiraient nuit et jour à broyer mon identité" (page 68) et avec lesquels il n’a plus de rapport ; élève indiscipliné, il s’oppose aussi à la direction de l’école et n’hésite pas à désobéir aux règles établies dans l’enceinte de l’établissement ; et bien évidemment, il se révolte ouvertement contre l’URSS et le régime communiste qui gangrène sa ville et son pays. C’est un enfant surdoué et plein de morgue car il est conscient de sa valeur, hypersensible et très intelligent. Cette personnalité complexe et captivante fait également tout le charme du roman.
Bref, vous l’aurez compris, ce livre est un vrai coup de cœur pour moi !