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« Crise de civilisation », dit-on, pour expliquer le désordre intellectuel et moral de notre époque. Certes, mais le mal est plus profond : ce n'est pas seulement notre civilisation, c'est l'homme qui se défait, en même temps que s'effondrent - ou que se renversent - les valeurs qui, jusqu'ici, le soutenaient.
Si ce thème des valeurs court en filigrane dans les études que réunit la première partie de l'ouvrage, il n'en est pourtant pas le propos.
De Jeanne d'Arc et de Léonard de Vinci à Mozart et à Claudel, les hautes figures, ainsi évoquées, le sont pour elles-mêmes.
Haute figure aussi que celle de Santayana, objet de la seconde partie du livre, mais figure éminemment instructive pour l'intelligence des valeurs en jeu. Rien, en effet, n'est plus propre à éclairer la question que le paradoxe de cet Espagnol, prêté au Nouveau Monde, comme pour rappeler à la riche et puritaine Amérique une sagesse héritée des Grecs.
Message alors prêché dans le désert : l'entendra-t-on mieux de ce côté-ci de l'Atlantique, aujourd'hui où nous aurions plus de raisons encore de le méditer ?
