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Un souverain poncif est encore largement dominant : il n'y aurait de spiritualité que religieuse. Ce livre s'attache à montrer le contraire, tout en commençant cependant par prendre au sérieux la question des conditions d'une spiritualité athée. Cette expression est prise dans son sens existentiel, c'est-à-dire comme vie de l'esprit se sachant mortel et confronté à la question du sens de son existence.
Cette vie de l'esprit est avant tout l'expérience du dénuement. Frayant entre le tragique et la vanité, la réflexion se construit avec le matérialiste Lucrèce et l'existentialiste Satire, mais aussi contre eux. Pour déboucher sur une spiritualité du fragile qui n'est pas sans valeur esthétique. Dans quelle mesure alors, peut-on dépasser l'acceptation de la fragilité de sa vie et de son sens sans réintroduire cependant une quelconque transcendance ? L'humanisme peut-il être pensé dans son coefficient d'existentialité ?