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Gisele Halimi
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Gisèle Halimi est née en Tunisie en 1927. Toute petite, elle s’est révoltée contre l’injustice faite aux femmes. Dès l’enfance, elle a senti que, dans sa famille, les filles étaient « inessentielles ». Elles devaient servir leurs frères, puis se marier pour servir leurs époux. Sa première révolte féminine eut lieu, quand elle avait dix ans. Elle a entamé une grève de la faim, pour ne plus être l’esclave des hommes du foyer. Cela a été sa première victoire.
Annick Cojean, journaliste, était son amie et Gisèle Halimi s’est confiée à elle, sur le combat de toute
une vie. Elle a répondu à ses questions de manière très développée, racontant ses combats et livrant ses convictions. Elle était avocate pour défendre les causes auxquelles elle croyait et pour faire bouger le monde. Lorsque Gisèle Halimi a parlé du procès d’Aix-en-Provence, en 1978, connu comme le « procès du viol », elle a dit que « le viol est comme une mort inoculée aux femmes un jour de violence. Elle coexiste avec leur vie en une sorte de parallélisme angoissant. » Elle pensait « qu’il ressemble furieusement à un acte de fascisme ordinaire », « qu’il exprime à la fois le mépris et la négation de l’autre. » A la suite des débats, son association Choisir la cause des femmes élabora des propositions de loi. De grands changements se sont produits. Hélas, encore aujourd’hui, trop d’affaires sont correctionnalisées et la victime est salie.
Gisèle Halimi est revenue sur les grandes causes qu’elle a défendues : la lutte contre la torture, pendant la guerre d’Algérie, le procès de Bobigny à l’origine de la dépénalisation de l’avortement. Cette affaire abominable, qu’elle a rendue retentissante, en faisant venir à la barre des personnalités. Elle représentait Marie-Claire, une jeune fille de seize ans, traînée en justice parce qu’elle avait avorté (ce qui était illégal, à l’époque) et a été dénoncée par son violeur. Gisèle Halimi a expliqué, aussi, le traumatisme qui l’a fait passer « de l’adolescence à l’âge adulte. De l’état de fille rebelle à celui de femme insoumise. » Elle a aussi tenté de faire bouger les lois, en se lançant en politique, mais elle a vite compris qu’elle était plus utile en tant qu’avocatE. Dans Une farouche liberté, il est aussi question des rencontres qui l’ont marquée, de ses amitiés et de ses compagnes de lutte, cela m’a donné l’impression de m’approcher d’elle.
En lisant le témoignage de cette grande dame, le mot qui me vient est « merci ». Le titre du dernier chapitre est « Le flambeau ». Elle nous appelle, nous, les femmes, à être indépendantes, à choisir, à être libres. Une farouche liberté a une valeur de transmission, qui rappelle les avancées que des femmes exceptionnelles ont obtenues pour nous et celles qu’il reste à gagner. Face à ce destin, je me sens admirative et, en même temps, grandie par le souffle de cette femme admirable. Je suis fière d’être une femme. Un livre nécessaire à transmettre à nos enfants, filles et garçons.
"La belle femme aux yeux tristes"
Annick Cojean donne à G. Halimi l'occasion de retracer simplement sa vie de combat pour la liberté.
Née en Tunisie d'une mère séfarade et d'un père berbère, elle luttera toute sa vie contre l'oppression, que cela soit celle née de la colonisation puis et ce fut son combat incessant, celle des femmes dans la société patriarcale.
Un témoignage profondément humaniste qui, malheureusement, est devenu un testament à l'égard de toutes celles et ceux qui œuvrent pour une société plus équitable.
Une phrase m'a notamment conduit à m'interroger :"Il est un langage que tiennent les hommes et que les femmes ne devraient jamais laisser passer."