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Edition enrichie (préface, histoire du texte, notes, bibliographie)« Quand tu te marieras, reprit le comte [.], n' accomplis pas légèrement cet acte, le plus important de tous ceux auxquels nous oblige la société. Souviens-toi d'étudier longtemps le caractère de la femme avec laquelle tu dois t'associer [.]. Le défaut d'union entre deux époux, par quelque cause qu'il soit produit, amène d'effroyables malheurs [.].
» Dans cette mise en garde adressée à son fils, c'est toute son histoire que résume le comte de Granville. L'adultère ne saurait être la solution à un mariage raté, nous dit Une double famille, une des premières Scènes de la vie privée, mais pour notre plus grand plaisir de lecture, on ne court pas tout droit à cette conclusion. La construction savante du roman, en brouillant les images de l'épouse et de la maîtresse, oblige à réfléchir sur le message délivré : Balzac pose d'emblée la question du mariage dans toute sa complexité.
Scènes de la vie privée
Caroline Crochard, une délicieuse jeune fille vivant avec sa mère dans des conditions sordides, passe son temps à la fenêtre tout en faisant de la couture. Le juge Granville, un aristocrate trop tôt marié à une bigote et malheureux en ménage, aperçoit la jeune fille et en tombe amoureux. Balzac entraîne ensuite le lecteur quelques années plus tard, où la même jeune fille est richement installée dans un appartement luxueux, avec deux enfants que le père, Roger de Granville, aristocrate et magistrat dont on a mesuré la droiture dans Une ténébreuse affaire n’a pu reconnaître puisqu’il est marié.
Une fois encore, l’auteur de la Comédie humaine emploie la technique de l’éclairage rétrospectif puisque dans Une ténébreuse affaire, (dont l’écriture a commencé en1839, on ne voit que l’aspect professionnel et politique de Monsieur de Granville, magistrat intègre que l'on retrouve dans Splendeurs et misères des courtisanes.-w