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Comment la gauche, arrivée au pouvoir unie, auréolée de toutes les victoires électorales, a-t-elle pu, en deux ans seulement, plonger dans l'impopularité ? Peut-elle s'en sortir ? Jean-Marc Germain, député socialiste, raconte de l'intérieur la crise politique actuelle. Il montre comment, de la finance aux impôts, en passant par la stratégie de sortie de crise et l'Europe, l'erreur de la gauche n'est pas d'avoir conçu un programme inapplicable, mais, au contraire, de ne pas l'avoir appliqué plus fidèlement.
Sans concessions ni caricature, ce livre se veut porteur de propositions et d'optimisme. Pour Jean-Marc Germain, il n'est pas trop tard pour réussir, à condition de ne pas croire que la modernitéau xxie siècle consisterait à détricoter les conquêtes sociales du xxe siècle mais, au contraire, de se consacrer aux défis de notre temps : la transition écologique, la révolution du numérique et la lutte contre les inégalités territoriales et sociales.
Contre l'hyperconcentration des pouvoirs dans les mains du président de la République, il plaide pour une nouvelle République qui place le Parlement en son coeur et, comme alternative au social-libéralisme, il défend une nouvelle social-démocratie fondée sur un État stratège, des entreprises coopératives et des citoyens associés ayant le désir de prendre soin des autres.
Député socialiste des Hauts-de-Seine, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry, Jean-Marc Germain a été le rapporteur des premières lois sociales du quinquennat.
Il est l'un des chefs de file des députés de la majorité dits « frondeurs » en raison de leur choix, fait inédit sous la Ve République, d'exprimer par leurs votes leurs désaccords avec le gouvernement.
Journal d'un frondeur
Tout avait si bien commencé - Journal d'un "frondeur" est un essai de Jean Marc Germain, député PS depuis juin 2012 et mari de la maire de Paris Anne Hidalgo paru en Janvier 2015.
Je remercie Babelio et Carole Lozano des Editions de l'Atelier qui m'ont fait parvenir ce livre suite à la dernière édition de Masse Critique.
Un peu plus de 200 pages pour 1 introduction, 6 chapitres, 1 conclusion et 3 annexes. Ce livre se lit donc assez rapidement et facilement. D'autant plus facilement d'ailleurs que comme le dit le dossier de presse, il est écrit sous la forme d'un journal sans concessions, ni caricature. ET cela est très appréciable!
On partage ou on ne partage pas l'opinion politique de l'auteur (ce n'est pas la le problème ni l'intérêt de ma critique) mais on ne peut qu'apprécier l'organisation du livre (même si elle n'utilise pas l'ordre chronologique, ce qui peut géner certains....) et le témoignage sincère de l'auteur.
En préambule, il définit le mot frondeur et explique pourquoi il a ainsi été traité.
Puis 3 chapitres sur les faits (Mars à Septembre 2014) et l'explication de pourquoi il s'est rebellé et n'a pas suivi les consignes de vote de son parti à l'assemblée nationale, pourquoi y a t il eu l'appel des 100. C'est le coeur et surtout la raison de cet homme de cabinet (ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et ancien conseiller de Lionel Jospin) qui s'exprime. Il conclut cette première partie sur ses idées d'une nouvelle république.
Les 3 derniers chapitres expliquent "l'avant frondeur": pourquoi tout avait si bien commencé (le chapitre le plus émouvant pour lui où on ressent beaucoup de fierté du travail accompli), la gauche au zénith après un gros travail de programme qui a mené François Hollande au pouvoir, le début du quinquennat (et les premières déceptions...) et enfin un chapitre de propositions, qui complète les propositions précédentes.
Une nouvelle république (pour le futur avec le renforcement réel du parlement) et un nouveau contrat de majorité (avec de vrais débats sur les lois et non l'imposition d'en haut d'un Président concentrant tous les pouvoir pour finir le quinquennat).
Jean Marc Germain s'est opposé à l'executif mais n'en reste pas moins socialiste et fier d'appartenir à ce groupe. Il ne parle pas de la droite dans son livre, donc pas de critique partisane (ou peu il y en a quand meme quelques unes).
Il appartient aux frondeurs mais il n'est pas un opposant stérile. Il formule des contre-propositions, ce qui est tout à son honneur.
Ce n'est pas un député godillot et c'est assez rare pour le saluer.
Encore merci à Babelio et aux Editions de l'Atelier pour cette agréable lecture.
4/5