Alfred Lenglet possède la remarquable qualité d’être originaire du Nord. Ce territoire ne réunit pas que des cas sociaux avinés, consanguins et chômeurs. Il cache des pseudo-chroniqueurs littéraires à peine lettrés* et SURTOUT des écrivains de grand talent.
Alfred Lenglet, commissaire de profession, a abandonné en larmes son Nord natal pour rejoindre la capitale des Gaules, Lyon. Quand un flic nous pond un polar, il y a toujours le risque d’une avalanche de détails sur le fonctionnement des services qui finit par alourdir la narration au point de rendre le récit indigeste
pour le quidam. Notre "chti gone" n’est pas tombé dans ce piège, au contraire. Au contraire il met en lumière les différents services, véritables viviers de talents, de fonctionnaires passionnés et dévoués à leur mission de Service Public.
Dans cette histoire, l’auteur met l’accent sur une catastrophe : le démantèlement des RG(1), voulu par l’idéologue à la prospective crasse de la RGPP(2), a commencé, au moment où JPP(3) faisait descendre en L2(4) le RCL(5), par la malheureuse fusion-purge de la DST(6) et des RG, transformés en DCRI(7) et en SDIG(8) qui deviendra plus tard le SCRT(9) avec des antennes régionales. Quand les politiques font fi de l’efficacité d’une institution noble et centenaire qui a fait ses preuves… Quand les politiques, pour des raisons d’économies, désorganisent et dégraissent totalement les services en méprisant ses serviteurs…
Léa Ribaucourt, originaire de Valenciennes, cité de Watteau et de l’auteur de ces lignes, est mutée de Mâcon à Lyon à la Sûreté Départementale du Rhône au service de la brigade criminelle. Comme le veut la tradition, elle hérite d’une affaire non-élucidée. Il s’agit du meurtre de Fouad Toukrib, jeune inséré dans la société. Deux meurtres d’homosexuels et deux agressions de péripatéticiennes suivront. Cette enquête passionnante avancera grâce à une coopération entre les services et à la détermination du capitaine Léa Ribaucourt. Le personnage Pierre Ventoux, ancien des RG, démontre que ce feu service est loin de rassembler des moustachus bedonnants qui planquent dans des Renault Trafic blanc à proximité de mosquées salafistes mais plutôt des passionnées méticuleux, bourreaux de travail et érudits dans leur spécialité.
Les personnages dont la psychologie est un autre point fort du récit jouent tous un rôle important dans l’enquête et à ce titre humanise notre Police. Le récit bien construit aboutit à un final à couper le souffle. Véritable plaidoyer pour le rétablissement des Renseignements Généraux et, plus généralement, pour la coopération entre les différents services constituant notre Police, « Temps de haine » est aussi une œuvre efficace, dense et rythmée, trois qualités qui font les grands polars.
Imanol SIBERNA* (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
RECOMMANDÉ PAR CULTURE-CHRONIQUE
Alfred Lenglet possède la remarquable qualité d’être originaire du Nord. Ce territoire ne réunit pas que des cas sociaux avinés, consanguins et chômeurs. Il cache des pseudo-chroniqueurs littéraires à peine lettrés* et SURTOUT des écrivains de grand talent.
Alfred Lenglet, commissaire de profession, a abandonné en larmes son Nord natal pour rejoindre la capitale des Gaules, Lyon. Quand un flic nous pond un polar, il y a toujours le risque d’une avalanche de détails sur le fonctionnement des services qui finit par alourdir la narration au point de rendre le récit indigeste pour le quidam. Notre "chti gone" n’est pas tombé dans ce piège, au contraire. Au contraire il met en lumière les différents services, véritables viviers de talents, de fonctionnaires passionnés et dévoués à leur mission de Service Public.
Dans cette histoire, l’auteur met l’accent sur une catastrophe : le démantèlement des RG(1), voulu par l’idéologue à la prospective crasse de la RGPP(2), a commencé, au moment où JPP(3) faisait descendre en L2(4) le RCL(5), par la malheureuse fusion-purge de la DST(6) et des RG, transformés en DCRI(7) et en SDIG(8) qui deviendra plus tard le SCRT(9) avec des antennes régionales. Quand les politiques font fi de l’efficacité d’une institution noble et centenaire qui a fait ses preuves… Quand les politiques, pour des raisons d’économies, désorganisent et dégraissent totalement les services en méprisant ses serviteurs…
Léa Ribaucourt, originaire de Valenciennes, cité de Watteau et de l’auteur de ces lignes, est mutée de Mâcon à Lyon à la Sûreté Départementale du Rhône au service de la brigade criminelle. Comme le veut la tradition, elle hérite d’une affaire non-élucidée. Il s’agit du meurtre de Fouad Toukrib, jeune inséré dans la société. Deux meurtres d’homosexuels et deux agressions de péripatéticiennes suivront. Cette enquête passionnante avancera grâce à une coopération entre les services et à la détermination du capitaine Léa Ribaucourt. Le personnage Pierre Ventoux, ancien des RG, démontre que ce feu service est loin de rassembler des moustachus bedonnants qui planquent dans des Renault Trafic blanc à proximité de mosquées salafistes mais plutôt des passionnées méticuleux, bourreaux de travail et érudits dans leur spécialité.
Les personnages dont la psychologie est un autre point fort du récit jouent tous un rôle important dans l’enquête et à ce titre humanise notre Police. Le récit bien construit aboutit à un final à couper le souffle. Véritable plaidoyer pour le rétablissement des Renseignements Généraux et, plus généralement, pour la coopération entre les différents services constituant notre Police, « Temps de haine » est aussi une œuvre efficace, dense et rythmée, trois qualités qui font les grands polars.
Imanol SIBERNA* (CULTURE-CHRONIQUE.COM)