Suite. Biographie
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- Nombre de pages100
- FormatePub
- ISBN2-01-461387-7
- EAN9782014613872
- Date de parution31/12/1978
- Protection num.Digital Watermarking
- Taille154 Ko
- Infos supplémentairesepub
- ÉditeurHachette (réédition numérique Fe...
Résumé
Poursuivre. - Poursuivre, il le faut, mais pourquoi ? - Telle est l'injonction pure qui commande, mais au défaut de toute autorité, ce livre ; qui le mine aussi bien, et l'exténue comme tel, -le délivrant là, chose de discours brève, désolée, à peine encore assortie d'un nom (mais saura-t-on jamais qui a écrit ces pages ?) et d'un titre : la suite, la simple suite. Depuis bientôt dix ans Roger Laporte poursuit, en effet, avec une obstination étrange, peut-être incompréhensible (folle), une même entreprise.
Elle s'intitulait à l'origine Fugue, et c'était déjà, sous le signe d'une définition retrouvée dans Rousseau, une manière de poursuite : il s'agissait de traquer, dans le geste même et le temps de l'écriture, l'insaisissable genèse, la toujours fuyante essence du jeu insensé. Non pas, donc, comme on s'est empressé de le croire, d'écrire sur l'écriture [.] mais plutôt d'écrire l'écriture, ce qui n'est pas la réfléchir déjà existante, mais l'inventer encore inconnue, en faire l'expérience nue et primitive.
Entreprise impossible, dès son principe. Mais cela fait bientôt dix ans que Roger Laporte la poursuit. [.] Qu'on n'imagine pas cette entreprise abstraite. Qu'on lise, au contraire, simplement : cette douleur, cette suffocation, ce vacillement perpétuel de la certitude, cet appauvrissement de la force, cette dérobade de toute sanction (la mort qui tarde à venir et la folie qui ne se déclare pas), c'est une vie - c'est la vie se défaisant, ne parvenant pas à se faire, se décrivant sans relâche : le chant pur, le chant pervers d'une parole sans soutien.
Texte de tourment. La suite, probablement, de ce que nous appelons encore la littérature. Philippe Lacoue-Labarthe
Elle s'intitulait à l'origine Fugue, et c'était déjà, sous le signe d'une définition retrouvée dans Rousseau, une manière de poursuite : il s'agissait de traquer, dans le geste même et le temps de l'écriture, l'insaisissable genèse, la toujours fuyante essence du jeu insensé. Non pas, donc, comme on s'est empressé de le croire, d'écrire sur l'écriture [.] mais plutôt d'écrire l'écriture, ce qui n'est pas la réfléchir déjà existante, mais l'inventer encore inconnue, en faire l'expérience nue et primitive.
Entreprise impossible, dès son principe. Mais cela fait bientôt dix ans que Roger Laporte la poursuit. [.] Qu'on n'imagine pas cette entreprise abstraite. Qu'on lise, au contraire, simplement : cette douleur, cette suffocation, ce vacillement perpétuel de la certitude, cet appauvrissement de la force, cette dérobade de toute sanction (la mort qui tarde à venir et la folie qui ne se déclare pas), c'est une vie - c'est la vie se défaisant, ne parvenant pas à se faire, se décrivant sans relâche : le chant pur, le chant pervers d'une parole sans soutien.
Texte de tourment. La suite, probablement, de ce que nous appelons encore la littérature. Philippe Lacoue-Labarthe
Poursuivre. - Poursuivre, il le faut, mais pourquoi ? - Telle est l'injonction pure qui commande, mais au défaut de toute autorité, ce livre ; qui le mine aussi bien, et l'exténue comme tel, -le délivrant là, chose de discours brève, désolée, à peine encore assortie d'un nom (mais saura-t-on jamais qui a écrit ces pages ?) et d'un titre : la suite, la simple suite. Depuis bientôt dix ans Roger Laporte poursuit, en effet, avec une obstination étrange, peut-être incompréhensible (folle), une même entreprise.
Elle s'intitulait à l'origine Fugue, et c'était déjà, sous le signe d'une définition retrouvée dans Rousseau, une manière de poursuite : il s'agissait de traquer, dans le geste même et le temps de l'écriture, l'insaisissable genèse, la toujours fuyante essence du jeu insensé. Non pas, donc, comme on s'est empressé de le croire, d'écrire sur l'écriture [.] mais plutôt d'écrire l'écriture, ce qui n'est pas la réfléchir déjà existante, mais l'inventer encore inconnue, en faire l'expérience nue et primitive.
Entreprise impossible, dès son principe. Mais cela fait bientôt dix ans que Roger Laporte la poursuit. [.] Qu'on n'imagine pas cette entreprise abstraite. Qu'on lise, au contraire, simplement : cette douleur, cette suffocation, ce vacillement perpétuel de la certitude, cet appauvrissement de la force, cette dérobade de toute sanction (la mort qui tarde à venir et la folie qui ne se déclare pas), c'est une vie - c'est la vie se défaisant, ne parvenant pas à se faire, se décrivant sans relâche : le chant pur, le chant pervers d'une parole sans soutien.
Texte de tourment. La suite, probablement, de ce que nous appelons encore la littérature. Philippe Lacoue-Labarthe
Elle s'intitulait à l'origine Fugue, et c'était déjà, sous le signe d'une définition retrouvée dans Rousseau, une manière de poursuite : il s'agissait de traquer, dans le geste même et le temps de l'écriture, l'insaisissable genèse, la toujours fuyante essence du jeu insensé. Non pas, donc, comme on s'est empressé de le croire, d'écrire sur l'écriture [.] mais plutôt d'écrire l'écriture, ce qui n'est pas la réfléchir déjà existante, mais l'inventer encore inconnue, en faire l'expérience nue et primitive.
Entreprise impossible, dès son principe. Mais cela fait bientôt dix ans que Roger Laporte la poursuit. [.] Qu'on n'imagine pas cette entreprise abstraite. Qu'on lise, au contraire, simplement : cette douleur, cette suffocation, ce vacillement perpétuel de la certitude, cet appauvrissement de la force, cette dérobade de toute sanction (la mort qui tarde à venir et la folie qui ne se déclare pas), c'est une vie - c'est la vie se défaisant, ne parvenant pas à se faire, se décrivant sans relâche : le chant pur, le chant pervers d'une parole sans soutien.
Texte de tourment. La suite, probablement, de ce que nous appelons encore la littérature. Philippe Lacoue-Labarthe