Stendhal comme Stendhal
Par :Formats :
Disponible dans votre compte client Decitre ou Furet du Nord dès validation de votre commande. Le format ePub protégé est :
- Compatible avec une lecture sur My Vivlio (smartphone, tablette, ordinateur)
- Compatible avec une lecture sur liseuses Vivlio
- Pour les liseuses autres que Vivlio, vous devez utiliser le logiciel Adobe Digital Edition. Non compatible avec la lecture sur les liseuses Kindle, Remarkable et Sony
- Non compatible avec un achat hors France métropolitaine
, qui est-ce ?Notre partenaire de plateforme de lecture numérique où vous retrouverez l'ensemble de vos ebooks gratuitement
Pour en savoir plus sur nos ebooks, consultez notre aide en ligne ici
- Nombre de pages284
- FormatePub
- ISBN978-2-246-30919-2
- EAN9782246309192
- Date de parution01/04/2014
- Copier CollerNon Autorisé
- Protection num.Adobe & CARE
- Taille481 Ko
- Infos supplémentairesepub
- ÉditeurGrasset
Résumé
Stendhal est scandaleux parce qu'il n'appartient à aucune époque, ce qui lui a permis de rester le contemporain des générations qui l'ont suivi : parce que aucune école littéraire ou politique ne peut légitimement le revendiquer ; parce qu'il pratiqua, dans bien des pays, bien des métiers sans en aimer aucun ; parce que d'une page à une autre il n'hésite jamais à soutenir deux opinions contradictoires ; parce que, pérorant dans un salon ou écrivant au coin d'un feu dans un logis de fortune ou un bivouac, il jetait tout naturellement des défis, comme on jette des sorts.
Il aimait ça. Si j'ai entrepris ce livre, c'est que Stendhal est écrasé par une légende. De son temps - en dépit de cette légende -, il avait été beaucoup mieux compris que Goethe et Balzac. On oublie aujourd'hui qu'il est avant tout un romancier : rapportant ses souvenirs, il se laisse le droit de les inventer. Non, il n'a pas été un enfant martyr, victime d'un père et d'une tante également atroces.
Non, il n'a pas été un guerrier impavide, ni un bretteur, ni un duelliste flegmatique. Non, il ne s'est pas heurté à l'indifférence des femmes : il a provoqué plus de passions qu'il n'en a éprouvé et les victoires du corps ont autant compté pour lui que les délices de l'âme. Il était voyeur et menteur : ces deux défauts conviennent à un romancier. Qu'on ait osé le subordonner à Marx ou à Freud suffit à justifier ma colère.
Ce qui m'intéresse en Stendhal c'est qu'il est unique et qu'aucun lien ne peut être tendu entre lui et quiconque. J'ai cherché à fixer les moments où l'homme et l'écrivain, pareillement excités, enlaçaient la vie et l'écriture pour produire cette sorte de chef-d'oeuvre qui est propre à Stendhal, dans ses amours comme dans ses romans. Le chef-d'oeuvre imparfait. Que serait Achille sans son talon ?J.
L.
Il aimait ça. Si j'ai entrepris ce livre, c'est que Stendhal est écrasé par une légende. De son temps - en dépit de cette légende -, il avait été beaucoup mieux compris que Goethe et Balzac. On oublie aujourd'hui qu'il est avant tout un romancier : rapportant ses souvenirs, il se laisse le droit de les inventer. Non, il n'a pas été un enfant martyr, victime d'un père et d'une tante également atroces.
Non, il n'a pas été un guerrier impavide, ni un bretteur, ni un duelliste flegmatique. Non, il ne s'est pas heurté à l'indifférence des femmes : il a provoqué plus de passions qu'il n'en a éprouvé et les victoires du corps ont autant compté pour lui que les délices de l'âme. Il était voyeur et menteur : ces deux défauts conviennent à un romancier. Qu'on ait osé le subordonner à Marx ou à Freud suffit à justifier ma colère.
Ce qui m'intéresse en Stendhal c'est qu'il est unique et qu'aucun lien ne peut être tendu entre lui et quiconque. J'ai cherché à fixer les moments où l'homme et l'écrivain, pareillement excités, enlaçaient la vie et l'écriture pour produire cette sorte de chef-d'oeuvre qui est propre à Stendhal, dans ses amours comme dans ses romans. Le chef-d'oeuvre imparfait. Que serait Achille sans son talon ?J.
L.
Stendhal est scandaleux parce qu'il n'appartient à aucune époque, ce qui lui a permis de rester le contemporain des générations qui l'ont suivi : parce que aucune école littéraire ou politique ne peut légitimement le revendiquer ; parce qu'il pratiqua, dans bien des pays, bien des métiers sans en aimer aucun ; parce que d'une page à une autre il n'hésite jamais à soutenir deux opinions contradictoires ; parce que, pérorant dans un salon ou écrivant au coin d'un feu dans un logis de fortune ou un bivouac, il jetait tout naturellement des défis, comme on jette des sorts.
Il aimait ça. Si j'ai entrepris ce livre, c'est que Stendhal est écrasé par une légende. De son temps - en dépit de cette légende -, il avait été beaucoup mieux compris que Goethe et Balzac. On oublie aujourd'hui qu'il est avant tout un romancier : rapportant ses souvenirs, il se laisse le droit de les inventer. Non, il n'a pas été un enfant martyr, victime d'un père et d'une tante également atroces.
Non, il n'a pas été un guerrier impavide, ni un bretteur, ni un duelliste flegmatique. Non, il ne s'est pas heurté à l'indifférence des femmes : il a provoqué plus de passions qu'il n'en a éprouvé et les victoires du corps ont autant compté pour lui que les délices de l'âme. Il était voyeur et menteur : ces deux défauts conviennent à un romancier. Qu'on ait osé le subordonner à Marx ou à Freud suffit à justifier ma colère.
Ce qui m'intéresse en Stendhal c'est qu'il est unique et qu'aucun lien ne peut être tendu entre lui et quiconque. J'ai cherché à fixer les moments où l'homme et l'écrivain, pareillement excités, enlaçaient la vie et l'écriture pour produire cette sorte de chef-d'oeuvre qui est propre à Stendhal, dans ses amours comme dans ses romans. Le chef-d'oeuvre imparfait. Que serait Achille sans son talon ?J.
L.
Il aimait ça. Si j'ai entrepris ce livre, c'est que Stendhal est écrasé par une légende. De son temps - en dépit de cette légende -, il avait été beaucoup mieux compris que Goethe et Balzac. On oublie aujourd'hui qu'il est avant tout un romancier : rapportant ses souvenirs, il se laisse le droit de les inventer. Non, il n'a pas été un enfant martyr, victime d'un père et d'une tante également atroces.
Non, il n'a pas été un guerrier impavide, ni un bretteur, ni un duelliste flegmatique. Non, il ne s'est pas heurté à l'indifférence des femmes : il a provoqué plus de passions qu'il n'en a éprouvé et les victoires du corps ont autant compté pour lui que les délices de l'âme. Il était voyeur et menteur : ces deux défauts conviennent à un romancier. Qu'on ait osé le subordonner à Marx ou à Freud suffit à justifier ma colère.
Ce qui m'intéresse en Stendhal c'est qu'il est unique et qu'aucun lien ne peut être tendu entre lui et quiconque. J'ai cherché à fixer les moments où l'homme et l'écrivain, pareillement excités, enlaçaient la vie et l'écriture pour produire cette sorte de chef-d'oeuvre qui est propre à Stendhal, dans ses amours comme dans ses romans. Le chef-d'oeuvre imparfait. Que serait Achille sans son talon ?J.
L.



















